film du mois_Dec23

BILAN | Les meilleurs films du mois de décembre 2023

CHAQUE MOIS, LES MEMBRES DE LA RÉDACTION VOUS PROPOSENT LEUR FILM PRÉFÉRÉ LORS DU BILAN DU MOIS, CELUI QU’IL FALLAIT DÉCOUVRIR À TOUT PRIX EN SALLE OU DANS VOTRE SALON (SORTIES SVOD, E-CINEMA…). DÉCOUVREZ CI-DESSOUS LES CHOIX DE CHAQUE RÉDACTEUR DE LE BLEU DU MIROIR POUR LE MOIS DE DÉCEMBRE 2023.

Le choix de Florent Boutet

Winter break

WINTER BREAK d’Alexander Payne

Dans un mois de décembre assez « léger » en termes de sorties hebdomadaires, le nouveau film d’Alexander a tout de la belle surprise. On pourrait croire à une sorte de Breakfast club dans un premier temps, radiographiant une jeunesse des années 1970 huppée prisonnière d’un lycée le temps des vacances d’hiver, mais très vite l’histoire mute pour proposer un autre type de proposition. Tableau à trois visages d’une même souffrance, ce temps de l’hiver regarde l’adolescence comme il ausculte les adultes : avec une infinie bienveillance, mettant en lumière les contradictions de nos constructions intimes pour mieux faire ressortir ce qui nous rassemble. C’est avec beaucoup de pudeur et d’émotions en creux qu’est véhiculée cette belle histoire, faisant la part belle à une écriture de qualité servie par un très bon casting d’où émerge le toujours excellent Paul Giamatti.

Le choix de Thomas Périllon

MON AMI ROBOT de Pablo Berger

Difficile de trancher entre deux films sortis lors de la toute dernière semaine de l’année, le poignant et captivant Monster de Kore-eda et le revigorant Robot dreams de Pablo Berger, tous deux présentés en mai dernier au festival de Cannes. Merveille de tendresse et de mélancolie, le second nommé est assurément l’un des grands films d’animation de cette année, éblouissant autant par son animation dessinée à la main alliant vintage et moderne, que par sa poésie et son humour. Cette belle histoire d’amitié, d’une épatante justesse, ne manquera pas de conquérir les cœurs.

Le choix de François-Xavier Thuaud

Film entropoétique, éloge débraillé de la mauvaise herbe et constat de la fulgurante avancée du monde vers un point de non retour. Alice Rohrwacher se situe du côté des sorcières et des sourciers, des filles/balais et des hommes/baguettes. La Chimère danse et chante au bord des gouffres, entre comédie humaine et tragédie individuelle. Sa beauté, c’est sa liberté.

Le choix d’Antoine Rousseau

SOUDAIN SEULS de Thomas Bidegain

Fruit d’une production houleuse qui a vu son tournage initial être avorté au bout de quatre jours, Soudains seuls a finalement connu un remaniement presque total pour atteindre la forme présentée en salles aujourd’hui. Aux oubliettes le survival porté par Jake Gyllenhaal et Vanessa Kirby, place au film de genre 100% français qui tient sans problème la dragée haute à la plupart de ses homologues anglophones. Thomas Bidegain investit pleinement le récit d’aventures d’Isabelle Autissier pour raconter l’histoire d’un couple de naufragés devant survivre en terre inhospitalière. Odyssée à la fois intime et viscérale, le film profite à la fois de séquences fortes ne faisant jamais l’impasse sur la violence physique et psychique vécue par ses personnages, et de l’interprétation engagée de ses comédiens Gilles Lellouche et Mélanie Thierry, laquelle nous rappelle à chaque scène l’immense actrice qu’elle demeure.

Le choix de Marie Serale

LES COLONS de Felipe Gálvez Haberle

Qu’il soit synonyme de frénésie ou de repos, de célébration ou d’anxiété, ce mois de décembre 2023 a apporté avec lui de multiples cadeaux cinématographiques. On peut saluer la poésie de Sea Sparkle, le charme de Fremont, la finesse de Monster ou encore le mordant de Vermines. L’une des belles surprises de cette fin d’année est aussi Les Colonspremier long-métrage du chilien Felipe Gálvez Haberle. S’intéressant a une page arrachée de l’Histoire, le génocide du peuple Selk’nam et à la violente colonisation en Terre de Feu au début du XXe siècle, le film est ambitieux par bien des aspects. Tourné aux confins de la terre, en Terre de Feu, et produit par pas moins de huit pays, Les Colons oppose la cruauté et la violence de son histoire à sa splendeur visuelle. Un western aussi intense qu’implacable, dont les images restent ancrées dans la mémoire.

Le choix d’Adrien Roche

MONSTER d’Hirokazu Kore-eda

« Qui est le monstre ? », demande Hirokazu Kore-eda au spectateur à travers ses protagonistes. L’Innocence (Monster dans sa version internationale) signe le retour du réalisateur japonais en très grande forme. Sa structure alambiquée, voire labyrinthique, lui est beaucoup reprochée. Elle permet pourtant à l’oeil sensible du cinéaste de nous emmener aux confins de la psychologie d’enfants dépassés par une rumeur, emmenant leur entourage dans leur chute. Kore-eda multiplie les points de vue complémentaires pour nous livrer un constat glacial sur notre société. À l’image des mains impuissantes des personnages face à la boue sur une fenêtre de train, L’Innocence est construit comme un thriller noir et nous plonge au coeur de la cruauté humaine. La finesse de Kore-eda capture la grâce d’un amour d’enfance auquel les humains les plus sombres ne peuvent s’opposer. L’innocence a vaincu les monstres.

Le choix de Matthieu Touvet

winter break

WINTER BREAK d’Alexander Payne

C’est bien du temps dont il est question dans ce film au charme ravageur, le temps qu’on a laissé filer, celui qu’on ferait mieux de ne pas perdre davantage, celui qu’on ne retrouvera plus jamais. Encore plus que ça, Winter Break a réussi l’exploit d’être un classique instantané, une capsule intemporelle censée se passer dans les années 70 mais qui sonne juste même aujourd’hui. Winter Break nous saisit dès les premières images avec son ambiance vintage, le grain de sa photo et sa belle lumière hivernale. Idéal en période de Noël, tant il retranscrit gracieusement les sentiments contrastés que l’on ressent à ce moment précis, un mélange complexe de joie, de froid, de tristesse et d’espoir. Winter Break réchauffe l’hiver par son message humaniste qui évite toute mièvrerie et donne naissance au passage à un acteur-né au talent débordant, Dominic Sessa.

Le choix d’Emilien Peillon

le grand magasin

LE GRAND MAGASIN de Yoshimi Itazu

La proposition singulière du studio Production I.G est à la hauteur du synopsis farfelu du manga adapté. Les petits tracas de l’héroïne, recrutée comme « concierge » dans un magasin où les clients sont des animaux anthropomorphes, sont finalement une manière d’explorer les sujets du luxe et du service à la personne, que l’animation s’amuse à prolonger par son travail des lumières, des textures et des couleurs. Lové dans sa posture de film-réconfort, Le Grand Magasin se concentre ainsi sur une mise en scène des sens (notamment la vue, l’odorat et le toucher) et dresse un petit inventaire des façons de faire plaisir à son prochain, qui trouve évidemment un écho particulier en période de fêtes.

Le choix de Victor Van de Kadsye

MONSTER d’Hirokazu Kore-eda

Dernière semaine de l’année cinématographique, dernières émotions fortes avec le nouveau film d’Hirokazu Kore-eda. Un drame sur l’enfance, pointant du doigt l’harcèlement scolaire et l’inaction que peut employer une structure scolaire, dont la force se déploie à mesure sur que les émotions et les indices se présentent à nous.




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