LES COLONS
Terre de Feu, République du Chili, 1901. Un territoire immense, fertile, que l’aristocratie blanche cherche à « civiliser ». Trois cavaliers sont engagés par un riche propriétaire terrien, José Menendez, pour déposséder les populations autochtones de leurs terres et ouvrir une route vers l’Atlantique. Sous les ordres du lieutenant MacLennan, un soldat britannique, et d’un mercenaire américain, le jeune métis chilien, Segundo, découvre le prix de la construction d’une jeune nation, celui du sang et du mensonge.
CRITIQUE DU FILM
Qu’il soit synonyme de frénésie ou de repos, de célébration ou d’anxiété, ce mois de décembre 2023 a apporté avec lui de multiples cadeaux cinématographiques. On peut saluer la poésie de Sea Sparkle, le charme de Fremont, la finesse de Monster ou encore le mordant de Vermines. Mais l’une des belles surprises de cette fin d’année, c’est aussi Les Colons, premier long-métrage du chilien Felipe Gálvez Haberle.
S’intéressant a une page arrachée de l’Histoire, le génocide du peuple Selk’nam et à la violente colonisation en Terre de Feu au début du XXe siècle, le film est ambitieux par bien des aspects. Tourné aux confins de la terre, en Terre de Feu, et produit par pas moins de huit pays, Les Colons oppose la cruauté et la violence de son histoire à sa splendeur visuelle. Un western aussi intense qu’implacable, dont les images restent ancrées dans la mémoire.