SÉLECTION | Les films à voir en juillet 2024 sur Ciné+
Chaque mois, en parallèle de notre agenda ciné, la rédaction vous propose une sélection de films à voir ou revoir sur les chaînes de Ciné+ et sur MyCanal. Films inédits sur petit écran, rediffusions, films de patrimoine et rétrospectives, voici notre shortlist du mois de juillet 2024.
Les trois mousquetaires : D’Artagnan & Milady
La nature bicéphale de l’adaptation des Trois mousquetaires, réalisée par Martin Bourboulon, appelle presque mathématiquement un déséquilibre. Le premier volet, avec les passages obligés des présentations et de la mise en place d’un univers, est traditionnellement, au mieux, le plus « scolaire », au pire, le plus médiocre. D’Artagnan n’échappait pas à cette règle, avec une envie de mélanger des éléments de la comédie populaire de cape et d’épée, et une volonté de réaliser une grande production ambitieuse, tant d’un point de vue artistique que dans l’accessibilité à un matériau littéraire qui appartient au patrimoine culturel français. A contrario, Milady, conclusion de cette adaptation d’Alexandre Dumas, si elle ne s’extrait pas totalement des scories de son installation, réussit à surprendre, voire à impressionner par son écriture et les thématiques traitées. – FB
Mon crime
Mêlant subtilement l’immersion dans le Paris des années 30 à un propos éminemment d’actualité, Mon Crime réunit les éléments constitutifs de la meilleure des infractions au cinéma : l’efficacité de sa mécanique, la virtuosité de ses acteurs et la pertinence de son propos. Un film jubilatoire, tenant autant de l’hommage que de l’impertinence, qui portera haut les couleurs de justice en sortant sur nos écrans un mercredi de journée d’action, de sensibilisation et de mobilisation dédiée à la lutte pour les droits des femmes. – EM
Emily
Sur fond de petite bourgeoisie de campagne, de passions réprimées et de dialogues romanesques, Emily relève ainsi tout autant de l’œuvre tumultueuse de Brontë que de celle, plus sociale, de Jane Austen. A cet égard, il ne fait aucun doute que le romantisme un peu bon marché du film pâtira de la comparaison avec le délicat Wuthering Heights d’Andrea Arnold ou le tragique Bright Star de Jane Campion, et peinera à convaincre les détracteurs habituels d’Orgueil et préjugés. Il en ressort néanmoins une oeuvre maîtrisée et un hommage touchant à la légendaire autrice britannique. En nous parlant d’inspiration, de créativité et d’amour, Frances O’Connor fait preuve d’une justesse admirable pour un premier film et démontre son excellente maîtrise de la romance historique typiquement anglaise, un plaisir dont on ne se lasse pas. – LH
EO
Fable animiste, conte métaphysique et cauchemar onirique, EO est un peu tout cela à fois. C’est avant tout une expérience de cinéma hallucinée et hallucinante dans laquelle Skolimowski démontre une vivacité cinématographique rare, sur une durée ultra resserrée d’une heure vingt-six ! Un trip viscéral, immersif et total qui ne trouve que peu d’équivalent dans le paysage cinématographique actuel, et qui par conséquent fait un bien fou. – AR
Showing up
Showing-up n’est sans doute pas la plus grande œuvre de Kelly Reichardt, mais en revanche elle constitue l’un des véhicules théoriques les plus drôles et faussement évidents de sa filmographie. Réussir un film à l’aspect aussi nu et concentré sur une ou deux idées est en soit un tour de force. La métaphore de la cuisson des sculptures est aussi éloquente : on ne sait jamais ce qu’il va ressortir de ces tentatives, le résultat s’imposant de lui-même sans qu’on puisse tout prévoir, dans une logique du hasard belle et enthousiasmante. – FB
ET DU CÔTÉ DES CLASSIQUES ?
The Doors
En 1991, Oliver Stone réalisait avec The Doors, un portrait très personnel de Jim Morrison. Porté par l’interprétation habitée, intense de Val Kilmer, The Doors ne recherchait pas forcément la vérité historique de cette personnalité charismatique mais proposait la vision du réalisateur d’un mythe et d’une époque, vision à la fois psychédélique et spirituelle. Le film bénéficie d’une mise en scène très efficace, d’une très belle distribution – Meg Ryan, Kyle MacLachlan, Michael Madsen – et de l’intemporelle musique des Doors. – (En +)
Propriété interdite
Adaptation en 1966 d’une pièce du grand dramaturge Tennessee Wiilliams, Propriété interdite avait été co-écrit par Francis Ford Coppola et constituait la deuxième réalisation de Sydney Pollack. Un homme chargé de licencier des cheminots arrive dans une petite ville et fait la connaissance d’une jeune femme rêveuse qui aspire à changer de vie. Robert Redford et Natalie Wood tenaient les rôles principaux, entourés d’excellents seconds rôles dont Charles Bronson, dans cette œuvre sensible, mélancolique et amère. – (11/07)
Recherche Susan désespérément
Madonna fit ses débuts d’actrice de cinéma en 1985, dans un petit film indépendant de Susan Seidelman, dont c’était seulement la deuxième réalisation, aux côtés de Rosanna Arquette et d’Aidan Quinn. Dans Recherche Susan désespérément, une jeune femme intriguée par une petite annonce se lance à la recherche de la mystérieuse Susan. Rythmé, drôle et bien réalisé, Recherche Susan désespérément reste près de quarante ans après une comédie réussie. – (En +)
Touchez pas au grisbi
Comptant parmi les modèles du film de gangsters français, Touchez pas au grisbi, réalisé en 1954 par Jacques Becker, avait relancé la carrière de Jean Gabin et permit à Lino Ventura de faire ses débuts au cinéma. Adapté d’un roman d’Albert Simonin, cette œuvre mythique qui rassemblait autour de Jean Gabin, René Dary, Jeanne Moreau, Dora Doll, Paul Frankeur et donc Lino Ventura également, déployait une histoire de rivalités entre bandes de truands avec une mise en scène et des dialogues d’anthologie. – (21/07)
Blow out
Suite à l’enregistrement d’un accident de voiture ayant entraîné la mort d’un homme politique, un preneur de son se lance dans une enquête personnelle. Il soupçonne un assassinat. Blow out, réalisé en 1981 par Brian de Palma, est un grand thriller politique et paranoïaque, assez incompris et mésestimé à sa sortie, mais qui s’avère passionnant. John Travolta, Nancy Allen et John Lithgow sont en tête de distribution de ce chef d’œuvre de suspense et de mise en scène. – (30/07)