film du mois_Oct22

BILAN | Les meilleurs films du mois d’octobre 2022

CHAQUE MOIS, LES MEMBRES DE LA RÉDACTION VOUS PROPOSENT LEUR FILM PRÉFÉRÉ LORS DU BILAN DU MOIS, CELUI QU’IL FALLAIT DÉCOUVRIR À TOUT PRIX EN SALLE OU DANS VOTRE SALON (SORTIES SVOD, E-CINEMA…). DÉCOUVREZ CI-DESSOUS LES CHOIX DE CHAQUE RÉDACTEUR DE LE BLEU DU MIROIR POUR LE MOIS D’OCTOBRE 2022.

Le choix de Thomas Périllon

UN BEAU MATIN de Mia Hansen-Løve

Comment choisir entre le film le plus bouleversant du dernier Festival de Cannes et le plus audacieux de cette édition ? Mia Hansen-Løve a ému la Croisette avec son dernier long métrage, Un beau matin, un portrait de femme délicat au creux duquel elle réussit à traiter le sujet de la fin de vie avec finesse. Un délice d’écriture et de mise en scène dans lequel brille Léa Seydoux, qui trouve en Sandra l’un de ses plus beaux rôles – si ce n’est le plus beau. De son côté, le vétéran de la compétition en 2022, Jerzy Skolimowski proposait avec EO une véritable expérience cinématographique. Une fable minimaliste plastiquement saisissante qui raconte l’effroi de l’humanité à travers le chemin de croix d’un âne exploité.

Le choix de Florent Boutet

EO de Jerzy Skolimowski

Si Skolimowski avait réussi son retour au cinéma en 2010 avec Essential Killing, il place la barre encore plus haute avec EO, réalisé à 83 ans, semblant sorti de nulle part. Autour d’un âne, à la manière du Au hasard Balthazar de Robert Bresson, il surprend le monde avec un film fantasmagorique d’une beauté et une inventivité qui sont autant de surprises. Expérience visuelle et sensorielle hors-norme, EO est sans nul doute une des plus grandes splendeurs cinématographiques de cette année dans une extravagance réjouissante.

Le choix de Tanguy Bosselli

EO

EO de Jerzy Skolimowski

Sans être entièrement réjouissant, EO déploie bon nombre d’effets de style et de mise en scène réjouissants. Grâce au point de vue d’un âne, Jerzy Skolimowski cherche a ré-habiter le monde, redécouvrir l’univers violent et retors qui entoure l’animal. Bien que plus expérimental, le film rejoint les dernières obsessions de son auteur, qui comme dans Essential Killing dépeignait des figures exotiques dépassées par l’environnement inconnu face à eux.

Le choix d’Antoine Rousseau

L’INNOCENT de Louis Garrel

On tape trop souvent (à tort) sur le cinéma français pour ne pas se réjouir du succès artistique et public de L’innocent. Bercé d’influences diverses et variées parfaitement digérées (de la comédie italienne 70’s à Brian de Palma), le nouveau film de Louis Garrel démontre un appétit de cinéma qui transpire à chaque plan. Dialogues ciselés, montage ludique, photographie romanesque, chaque choix artistique fait mouche alors même que le film ne cesse de naviguer entre différents genres (film de braquage, comédie romantique…). Sans compter des prestations de haute volée de la part d’acteurs dont le plaisir de jeu se révèle particulièrement communicatif. Sans doute la comédie populaire française dans ce qu’elle a de meilleure à offrir au spectateur.

Le choix de Victor Van de Kadsye

RMN

R. M. N. de Cristian Mungiu

Le mois d’octobre aura été riche en expériences cinématographiques mémorables : il y a eu la vie d’un âne ou bien un braquage de caviar. Mais il est peut-être préférable de remettre les projecteurs vers un film qui n’a pas eu (hélas) l’honneur d’une récompense cannoise. Le nouveau film de Cristian Mungiu, implacable dans sa critique d’une société profondément xénophobe, est à l’image d’un cinéma roumain actuel politique. À l’instar de L’affaire Collective et Bad Luck Banging Or Loony Porn, R.M.N. sidère par ses pures moments de cinéma ; entre naturalisme et démonstration technique. Un plan-séquence de 17 minutes, confrontant différents points de vues sous tension au sein d’une assemblée générale, en est la preuve et offre l’une des scènes les plus mémorables de cette année.

Le choix de F-X Thuaud

Bowling Saturne

BOWLING SATURNE de Patricia Mazuy

Un lieu borgne dans lequel on entre en poussant les portes de l’enfer. Le bowling, lieu de l’horizontalité fracassante est ici verticalisé dans un double mouvement d’ingestion/digestion. Patricia Mazuy filme une tragédie contemporaine qui affronte le mal de manière anatomique où les femmes et les animaux font figure d’écorchés. Un geste de cinéma noir et fulgurant comme un tableau de Francis Bacon. La beauté du diable.




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