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ASPERGIRL

Louison, 38 ans, mère célibataire récemment séparée, découvre qu’elle présente un trouble du spectre de l’autisme lorsqu’on diagnostique son fils Guilhem, 11 ans, qui a blessé un camarade de classe le jour de la rentrée. À peine se sent-elle libérée par cette révélation qu’une enquête sociale démarre pour savoir si elle doit conserver la garde de son enfant. Louison décide alors d’apparaître la plus « normale » possible aux yeux de l’enquêteur social. Mais ni elle, ni sa famille ne sait vraiment ce qu’être normal signifie. 

Critique de la série

Créée par Judith Godinot et Hadrien Cousin, Aspergirl raconte deux parcours de vie : ceux de Louison (Nicole Ferroni), mère célibataire, et de son fils Guilhem (Carel Brown). Après une rentrée de classe marquée par une agression, Louison et Guilhem se voient chacun.e diagnostiqué.e d’un trouble du spectre de l’autisme. C’est à ce moment, en conséquence de l’agression commise par Guilhem à l’école, qu’un enquêteur social arrive inspecter la famille. Louison devra alors tout faire pour paraître ce qu’elle prétend être, « normale », pour ne pas perdre son fils.

La manière dont est traité le sujet de la « norme » dans le cadre parental nous ramène à plusieurs succès du cinéma indépendant américain. On peut penser par exemple à la vie en autarcie de Viggo Mortensen et sa famille dans Captain Fantastic. Cette même ambiance fantaisiste, illustrée par une approche très formaliste du récit, est présente dans Aspergirl. Malgré des enjeux difficiles, qui évoquent entre autres la notion de l’isolement, la série prend toujours le parti de proposer des solutions plus radieuses. À ce titre, elle est très attachante dans sa volonté de travailler les relations entre les personnages. Le plus touchant se trouve l’intégration scolaire de Guilhem à l’école, qui se lie d’amitié avec Houcine (Wassim Loqmane), le jeune garçon qui l’a agressé en tout début de série. 

Aspergirl embrasse son refus du cynisme tout en gardant ses pieds sur terre. On décèle plusieurs pistes que la série explore, notamment dans le cadre des cellules familiales, qui rendant la suite plus nuancée et émouvante. L’an dernier, au moment de s’intéresser à la série Platonique de Camille Rosset et Elie Girard, il nous était venu à l’esprit que les séries signées OCS possédaient une patte propre à elle-même. Aspergirl les rejoint ainsi, dans le sillage de Jeune et Golri et Irresponsable, que l’on pourrait résumer un peu  facilement à de « la série générationnelle dopée à la musique pop adoucissante ». Face à la crainte que ce format ne lasse, la série la joue finalement grâce à la tendresse et les nuances apportées aux sujets traités. La photographie, la musique d’Olivia Merilahti (chanteuse des Dø)… Tout pourrait sembler trop calibré et pourtant cela fonctionne. Aspergirl pourrait bien toucher davantage le public, au-delà du cadre des abonnés biberonnés aux séries OCS.


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