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JEUNE ET GOLRI

Prune, 25 ans, tombe amoureuse de Francis, qui a 46 ans et un enfant. La jeune femme devient belle-mère, alors que ses copines sont encore en descente de MDMA, et qu’elle a le même âge mental que la petite. C’est l’histoire d’une maternité non choisie mais golri. C’est l’histoire de Prune quoi.

Avant-propos

Dans le cadre de cette troisième édition lilloise, Séries Mania a décidé de célébrer le stand-up. Cet exercice de comédie où l’humoriste, seul.e en scène, s’adresse au public pour le faire rire en racontant sa vie et les petites choses du quotidien. Des cartes blanches ont donc été laissées aux humoristes présent.es au festival, appuyées d’une exposition et de conférences. Mais un constat s’impose : l’exercice est essentiellement connu d’un point de vue anglo-saxon. Qu’en est-il de cet exercice en France ? Peut-on penser qu’il pourrait un jour atteindre les productions audiovisuelles hexagonales ? Il y a eu quelques tentatives mais rien qui n’ait pu insuffler la modernité et la spontanéité de l’exercice à l’écran. C’était avant que Jeune Et Golri débarque.

Critique de la série

Présentée dans la Compétition Française du festival, et tombant à point nommé avec le thème de cette édition, Jeune et Golri apporte un ton rafraîchissant à la comédie française. Créée par Agnès Hurstel, Léa Domenach et Victor Saint-Macary, et réalisée par Fanny Sidney, la série fait preuve d’une décontraction qui fait plaisir à voir et à entendre dans son écriture. Influencée par des œuvres décomplexées et qui sont à l’image d’une société qui évolue (comme la série Broad City d’Abbi Jacobson et Ilana Glazer), Jeune et Golri porte bien son titre.

Car Jeune et Golri est effectivement Jeune dans sa représentation irréprochable d’une génération située dans un entre-deux permanent entre l’enfance et l’âge adulte. Une jeunesse bordélique, débrouillarde, attachante et survitaminée, incarnée à l’écran par une nouvelle génération de comédien.ne.s français.e.s : Paul Mirabel, Marie Papillon, Nordine Ganso et la créatrice de la série, Agnès Hurstel. Mais elle est surtout Golri par cet humour contagieux qu’elle réussit à exploiter grâce à l’énergie de sa protagoniste principale. Les scènes entre l’héroïne, Prune (Agnès Hurstel), et Alma, une enfant de 6 ans surdouée dont elle va devoir s’occuper (Jehanne Pasquet) sont irrésistibles grâce à ce duo de buddy-movie aussi féroce qu’émouvant, permettant au passage d’aborder le sujet de la parentalité à l’écran.

La série fonctionne autant dans l’humour potache que dans ses vannes référencées (on valide la référence aux Minikeums), avec ce surplus de tendresse indescriptible. À la fois rom-com attachante, plongée immersive dans le milieu du stand-up où l’on peut aussi bien prendre un bide que triompher d’une seconde à l’autre, et récit d’apprentissage sur le début de vie d’adulte, Jeune et Golri aborde de multiples thèmes et genres de comédies et s’affirme avec panache comme une oeuvre moderne et impertinente, mais toujours bienveillante. Notre coup de cœur du festival pour cette comédie que l’on attendait désespérément de voir sur nos écrans français.

Bande-annonce

Diffusée sur OCS dès le 2 septembre 2021