ATLANTA | Saison 3
Après une saison 2 au cours de laquelle Alfred AKA Paper Boi (Brian Tyree Henry) a notamment dû apprendre à gérer sa nouvelle notoriété, les voilà lancés à travers une tournée européenne. La saison 3 va reprendre là où la précédente s’est arrêtée, avec Earn (Donald Glover) et Van (Zazie Beetz) toujours en désaccord et cette dernière qui hésite à retourner vivre chez sa mère. De son côté, Earn va devoir redoubler d’efforts pour prouver à Alfred qu’il peut avoir confiance en lui et qu’il est un bon manager.
Critique de la saison 3
Avant que la cérémonie de clôture commence et dévoile le Palmarès de son édition, le festival Séries Mania avait un dernier cadeau dans son sac à offrir au public. Après près quatre ans de silence, la série presque culte Atlanta est enfin revenue pour ausculter avec absurdité et effroi les violences raciales. Petite particularité de ces nouveaux épisodes ? On quitte les États-Unis pour s’envoler vers une étude focalisée vers l’Europe. Et croyez le, la série n’a rien perdu de son mordant.
Dès sa première séquence cauchemardesque à souhait, où il suffit de deux hommes sur un bateau en pleine nuit pour nous faire frémir, Atlanta réaffirme son statut de série n’ayant pas peur d’aller là où il souhaite nous emmener. Le premier épisode dévoilé, Three slaps, s’inspire du fait divers sordide de la famille d’accueil Hart où six enfants noirs furent abusés et tués par leurs mères adoptives. Doté d’un humour cinglant qui n’évite pas au spectateur d’être emporté par le malaise ambiant de cet épisode, cette ouverture confirme qu’elle n’a pas l’intention d’abandonner sa charge cinglante contre la société américaine. Car la particularité de cette saison est qu’elle va, comme nous le présente le deuxième épisode dévoilé, proposer un regard tantôt absurde, tantôt sinistre sur le monde européen.
Après une très courte escale à Copenhague en introduction, on retrouve Earn, Darius et Alfred à Amsterdam. L’humour va fonctionner sur un principe de décalage entre la culture américaine et celle européenne. Un simple gag, montrant la population hurler robotiquement « Gesundheit » lorsque Earn éternue, témoigne des trouvailles absurdes de la série. Puis, sa force comique s’étend radicalement vers le commentaire politique. Dans cet épisode, la célébration de Saint-Nicolas et du Père Fouettard interpelle notre trio d’héros pour ce qui révèle de la pratique du « blackface » (un sujet qui pourrait d’ailleurs évoquer aux spectateurs français les polémiques liées au Carnaval de Dunkerque).
Toujours élargi dans ses interrogations et son regard sur le monde, la nouvelle saison de Atlanta confirme que la fiction de Donald Glover semble n’avoir rien perdu de sa force plastique et politique. Une impatience grandit de plus en plus à voir ce tour du monde européen critique, surtout quand on sait qu’un épisode se déroulera en France.