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SOUS CONTRÔLE

Populaire, idéaliste et d’une grande efficacité, Marie Tessier est confrontée dès le premier jour de sa prise de fonction au Quai d’Orsay à une prise d’otages au Sahel qui déclenche l’émoi, et surtout pagaille et discorde au sein du pouvoir. La femme de terrain volontaire ne tarde pas à découvrir la déroutante machine du pouvoir, la complexité des codes politiques et parfois même l’absurdité de sa fonction… L’enfer peut être pavé de bonnes intentions en diplomatie aussi… 

Avant-Propos 

La Compétition Française du festival Séries Mania apparaît comme une section « vitrine » des futures succès télévisuelles français à venir. Des séries acclamées comme le récit sanguinolent des Papillons Noirs, mais d’autres également comme Chair Tendre ou Reuss y furent présentées. Il y a nul doute quant au potentiel succès de Sous Contrôle, satire politique féroce nous tenant en haleine, qui figure parmi les concurrents 2023 de cette section.

Critique de la série

On a souvent tendance à s’imaginer que la satire politique est un genre sériel réservé aux États-Unis. On pense instantanément à Veep ou à la joyeuse troupe de Leslie Knope dans Parks and Recreation. Pourtant, petit à petit, certain.e.s auteur.ice.s ont réussi à démontrer qu’il était possible d’avoir cette même audace en France et de développer, avec succès, une série politique drôle et rythmée dans notre contexte hexagonal. Le succès sur France Télévision Slash de Parlement a montré les débuts de l’incursion du genre, que Sous Contrôle confirme. 

Créée par l’auteur Charly Delwart et réalisée par Erwan Le Duc, remarqué avec Perdrix en 2019, Sous Contrôle suite l’entrée soudaine d’une directrice d’ONG (Marie, jouée par la toujours impériale Léa Drucker) au Quai d’Orsay en tant que nouvelle ministre des Affaires Étrangères. Son arrivée au pouvoir, avec l’espoir de changer les choses avec ses convictions, intervient au moment où le gouvernement français doit faire face à une prise d’otage survenue au Sahel. En pleine crise internationale, Marie se voit confier la tâche de régler cette situation coûte que coûte. La série va alors raconter comment, confrontée à des dilemmes mêlant ses idéaux et des compromis, elle doit gérer une situation qui va s’empirer à fur et à mesure que des manigances et pressions s’exercent en interne. 

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Par son ton acerbe, où la gravité de la situation se mêle à l’absurdité illustrée dans des dialogues (il suffit de voir la première fois où Marie, désemparée, s’efforce de parler aux familles des otages), la série rappelle le style de Armando Iannucci (In The Loop, Veep), référence évidente en terme de satire politique du petit écran. On y retrouve cette même sensation d’urgence, avec une protagoniste qui marque ses pas partout dans le monde en se déplaçant d’un pays à un autre pour régler plusieurs soucis diplomatiques. Par ce procédé, la série s’amuse alors à montrer les différents jeux de pouvoir qui s’effectuent entre politiciens.

Si la limite à ce style empêche de nous creuser davantage les personnages entourant Marie, en raison d’un rythme chargé, les seconds rôles parviennent toutefois à nous séduire par leurs traits d’humour. Samir Guesmi, à ce titre, provoque plusieurs rires en tant que sidekick de l’héroïne. On retrouve également l’esprit de Perdrix, par l’absurdité de certaines situations qui déforment ceux de notre monde mais surtout par la dimension familiale, Marie devant aussi retrouver un lien effacé avec sa fille. 

Peu avare en punchlines cinglantes, Sous Contrôle parvient alors à proposer une vision absurde du monde politique français sans cacher une certaine gravité. Face à un climat politique de plus en plus anxiogène, son approche caustique saura résonner auprès de nombreux téléspectateur.ice.s.


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