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SÉLECTION | On regarde quoi en juin 2025 sur Ciné+ OCS ?

Chaque mois, en parallèle de notre agenda ciné, la rédaction vous propose une sélection de films à voir ou revoir sur les chaînes de Ciné+/OCSCanal+ Grand Ecran et sur MyCanal. Films inédits sur petit écran,  films de patrimoine et rétrospectives, voici nos conseils pour le mois de juin 2025.

King’s land

king's land

Avec King’s Land, Nikolaj Arcel revient sur un épisode méconnu de l’histoire danoise : la tentative d’apprivoiser les terres hostiles du Jutland au XVIIIe siècle. Il en tire une fresque austère et puissante, où la nature devient autant adversaire que décor. Porté par un Mads Mikkelsen habité, le film interroge la violence coloniale intérieure du royaume danois avec une sobriété impressionnante. Le 6/06 sur OCSTP

L’affaire Nevenka

Grâce à un travail de recherche minutieux s’appuyant en partie sur les procès-verbaux de l’affaire, la réalisatrice Iciar Bollaín parvient à reconstituer une chronologie précise des événements. Elle expose ainsi clairement chaque étape de la longue manipulation psychologique subie par Nevenka. D’un recrutement faussement bienveillant aux premiers sous-entendus obscènes, en passant par les gestes et regards inappropriés, le film rend compte d’une mécanique perverse et inextricable. Un piège qui qui se referme et ne laisse à sa victime aucune possibilité de s’échapper. La cinéaste n’hésite pas à renforcer le sentiment d’impuissance totale en mettant constamment en exergue l’inégalité du rapport de force – autant physique que social – qui règne entre Nevenka et son agresseur. Le 7/06 sur Ciné+ – AR

Priscilla

Sans jamais quitter le point de vue de l’héroïne, Sofia Coppola nous plonge dans les années 1960 à travers l’esthétique élégante qu’on lui connaît. Avec Priscilla, la réalisatrice nous livre encore une œuvre contemplative et pudique, qui trouve son intensité dans les regards et dans les silences. Et si le rythme du récit est plutôt constant, son atmosphère feutrée et l’excellente interprétation des acteurs nous captivent tout au long du film. L’actrice Cailee Spaeny est étincelante dans le rôle éponyme. Le 8/06 sur OCS. – MS

Crossing Istanbul

Le cinéma de Levan Akin, présenté au public international en 2019 avec Et puis nous danserons, fait preuve d’une force politique engageante et revigorante. Rempart contre les politiques les plus conservatrices, notamment celles destinées contre les personnes de la communauté queer, son oeuvre allie l’accessibilité de récits populaires simples et efficaces à une urgence politique capitale et ancrée dans le réel. Crossing Istanbul, nouveau long-métrage du cinéaste suédois, le prouve à nouveau. Le 24/06 sur Ciné+ – VVdK

Vivants

Porté par une belle énergie collective et un casting juste, Vivants capte avec sensibilité la fébrilité d’une rédaction en crise. Un film à hauteur d’humains, modeste mais sincère. Le 7/06 sur Ciné+


ET DU CÔTÉ DES CLASSIQUES ?


Le bossu 

Film de cape et d’épées adapté du célèbre roman de Paul Féval, Le Bossu a été réalisé en 1959 par André Hunebelle, futur réalisateur entre autres de la trilogie Fantômas – avec Louis de Funès et Jean Marais – et des premières adaptations des OSS 117 de Jean Bruce. Dans le rôle du Chevalier de Lagardère, Jean Marais livrait une interprétation impressionnante, dans un quasi double rôle et effectuait lui-même ses cascades dans cette œuvre familiale qui connût à sa sortie un énorme succès public avec plus de 5,8 millions d’entrées en salle. (le 10/06 sur Ciné+ Family)

M le maudit 

Premier film parlant de Fritz Lang, réalisé en 1931, M le maudit nos propose l’histoire d’un tueur d’enfants qui provoque terreur et paranoïa dans une Allemagne où va naître et croître le nazisme. L’enquête de la police et les rafles qui s’ensuivent au sein de quartiers où sévit la pègre va pousser cette dernière à faire justice elle-même. Chef d’œuvre de l’expressionnisme allemand, réflexion sur le crime et la justice, M le maudit offrait à Peter Lorre son plus grand rôle et nous tendait un miroir particulièrement dérangeant de notre monde. (le 14/06 sur Ciné+ Classic) 

Smoking/No smoking 

Double adaptation d’une pièce d’Alan Ayckbourn, Smoking et No smoking constituent un diptyque très ludique réalisé par Alain Resnais et adampté par Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui. Sabine Azéma et Pierre Arditi prenaient apparemment un immense plaisir à jouer différents personnages dont on découvre les destins changeants, selon les décisions prises ou pas. L’humour est constamment présent dans cette suite de variations sur le thème de « Quelle serait ma vie si j’avais dit ou fait ceci ? ». (le 14/06 sur Ciné+ Festival)

8 ½ 

Un réalisateur prépare la genèse de son prochain film dans une station thermale. Mais, très vite il est perturbé par différents personnages et il est happé par des souvenirs, des fantasmes. 8 ½, réalisé par Federico Fellini en 1963, trois ans après La Dolce vita apparaît comme une œuvre fascinante, onirique et plastiquement très réussie, grâce à la beauté de sa photographie et à la célèbre musique de Nino Rota. Marcello Mastroianni, Anouk Aimée et Claudia Cardinale déployaient tout leur charme et tout leur talent dans cette œuvre phare du 7ème art. (le 16/06 sur Ciné+ Classic) 

La Valse des pantins 

Un homme qui souhaite faire du spectacle d’humour – Robert De Niro – harcèle le célèbre Jerry Langford, son idole – Jerry Lewis et va jusqu’à le kidnapper pour faire un coup d’éclat et se faire connaître. Tourné en 1983, entre Raging bull et After hours, La Valse des pantins permettait à Martin Scorsese de démontrer qu’il était aussi à l’aise dans l’humour ultra grinçant que dans le film de gangsters ou l’évocation de Jake La Motta. Réflexion sur le désir de célébrité, la folie et le narcissisme démesuré, La Valse des pantins connut un échec public mais devint très vite une œuvre reconnue et incontournable dans la filmographie de Martin Scorsese. (En + sur Ciné+ Classic)