SÉLECTION | Les films à voir en décembre 2022 sur Ciné+
Chaque mois, en parallèle de notre agenda ciné, la rédaction vous propose une sélection de films à voir ou revoir sur les chaînes de Ciné+ et sur MyCanal. Films inédits sur petit écran, rediffusions, films de patrimoine et rétrospectives, voici notre shortlist du mois de décembre 2022.
Bonne mère
Si Bonne mère est moins versé dans des ruptures de ton entre comédie et drame comme l’était Tu mérites un amour, il pique au cœur de ce qu’il y a de plus profond en chacun de nous, le rapport à la famille – ces amours inexplicables et inaltérables qui repoussent tous les obstacles, racontant les plus belles histoires. Si elle était une grande actrice, Hafsia Herzi confirme qu’elle est aussi une réalisatrice de talent à suivre de toute urgence. – FB
Libertad
Clara Roquet, en bonne scénariste de formation, a caché au cœur de son histoire des niveaux de lecture multiples et une richesse inattendue qui permet à son film de dépasser les limites tout d’abord affichées. Un bien beau projet nourri au vitriole le plus chabrolien, celui qui se moque de ces bourgeois qui donnent des leçons à tous, en oubliant de se remettre en cause, jamais. – FB
Clara Sola
Portrait sensible d’un personnage prodigieux, Clara Sola est porté par l’incarnation de Wendy Chinchilla Araya. L’actrice donne littéralement corps au traumatisme de Clara tout en laissant entrevoir un mouvement intérieur qui, progressivement, fend une armure invisible pour donner souffle à une aspiration qui, hors champ, peuple le film d’un désir têtu. Si Clara Sola souffre d’une écriture qui n’évite pas un excès de symbolisme, cette faiblesse est amplement compensée par une mise en scène inspirée qui appelle le regard du spectateur à soutenir Clara sur son chemin de délivrance. L’expérience est loin d’être anodine. Certains spectateurs prétendent même que Clara, dans un élan de gratitude, leur a soufflé leur nom secret au creux de l’oreille. – FXT
Evolution
Evolution se compose de trois segments distincts : Eva, Lena et Jonas. Trois noms pour incarner trois générations, trois regards portés sur l’Holocauste au fil du temps. Trois plans-séquences suffocants magistralement mis en scène par le tandem hongrois. Chacun des plans séquences tisse la question de la mémoire à travers le temps. À travers les âges, c’est la complexité graduelle de l’héritage des crimes les plus abominables de l’humanité que cherche à saisir Evolution, servi par une mise-en-scène brillante du duo hongrois, qui signe un film passionnant, son meilleur depuis White God. – PN
Drive
Veste iconique frappée d’un scorpion géant, bande-originale pop et psychédélique devenue culte, un Ryan Gosling magnétique au coeur d’une intrigue de chevalier mutique à la rescousse d’une damoiselle en détresse, Drive est devenu un objet filmique de fascination dès sa sortie. Porté par la maestria filmique de Nicolas Winding Refn et par le talent de son chef-opérateur Newton Thomas Sigel, ce film phénomène et phénoménal a marqué le point culminant et le plus gros succès du réalisateur danois – qui n’a jamais retrouvé son mojo depuis. – TP
Et du côté des classiques ?
Jackie Brown
La cinéphilie pointue, respectueuse et admirative de Quentin Tarantino n’est plus à démontrer. Pour Jackie Brown, son troisième film, le réalisateur américain ressuscitait d’une certaine façon la blaxploitation en choisissant une actrice chevronnée de ce type de films, Pam Grier, pour lui offrir l’un des plus beaux rôles de sa carrière. Autour d’elle, Robert Forster, autre acteur un peu oublié à l’époque, mais aussi Samuel L. Jackson, Robert de Niro ou Bridget Fonda qui livrent de très belles prestations dans ce film noir sobre et traversé par une bande son rétro très soul. Jackie Brown allie le charme, l’humour et une certaine nostalgie. – EF
Conversation secrète
En 1974, Francis Ford Coppola allait remporter une première Palme d’Or au Festival de Cannes avec Conversation secrète, thriller paranoïaque typique du cinéma américain des années 70. Gene Hackman et le trop tôt disparu John Cazale incarnaient les rôles principaux dans ce film ayant pour thème l’espionnage privé. Une œuvre marquante, devenue une référence pour de nombreux metteurs-en-scène, qui détonne par la personnalité de son (anti) héros et un pessimisme certain. – EF
Christine
Christine constitue très certainement une des meilleures adaptations de Stephen King. Avec cette histoire de voiture rutilante qui s’avère être une entité malveillante, John Carpenter arrivait à rendre palpitante et terrifiante une histoire au point de départ assez mince. La qualité de la réalisation, la richesse thématique du film et la beauté des images, tout concourt à faire de Christine un must du fantastique et du film d’adolescence, avec toute la frustration et la violence que cela implique. Œuvre culte et jubilatoire.
Driver
Bien des années avant que Nicolas Winding Refn ne réalise Drive, avec des thématiques et un héros mutique présentant de grandes similitudes, Walter Hill mettait en scène Ryan O’Neal, Isabelle Adjani et Bruce Dern dans Driver, long métrage peut-être un peu oublié et méconnu à notre époque. Il s’agit pourtant d’un film noir de très bonne facture, à l’ambiance très réussie. Une œuvre minimaliste et attachante mêlant intrigue policière et histoire d’amour.
La Rose pourpre du Caire
Réalisé en 1985, La Rose pourpre du Caire permettait à Woody Allen d’exprimer un amour inconditionnel pour le cinéma, le rêve, la poésie et la fuite des douloureuses réalités de l’existence. Mia Farrow interprète ici une jeune serveuse qui cherche à échapper à la monotonie et à la grisaille de son existence en allant voir et revoir inlassablement le même film jusqu’à ce que l’un des personnages du dit film ne la remarque et ne décide de quitter l’écran pour la rejoindre. Avec humour et beaucoup de tendresse, Woody Allen livrait un véritable bijou consacré à l’art et à l’évasion qu’il peut procurer. Un film gai et triste à la fois, comme la vie.