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VINCENT DOIT MOURIR

Du jour au lendemain, Vincent est agressé à plusieurs reprises et sans raison par des gens qui tentent de le tuer. Son existence d’homme sans histoires en est bouleversée et, quand le phénomène s’amplifie, il n’a d’autre choix que de fuir et de changer son mode de vie.

Critique du film

Premier long-métrage de Stephan Castang, comédien et auteur de théâtre ayant fait ses gammes au cinéma en réalisant plusieurs courts-métrages, Vincent doit mourir est une comédie noire qui navigue entre le survival et le thriller psychologique. Présenté en première mondiale à la Semaine de la Critique qui lui avait réservé une séance spéciale, ce film de genre percutant suit le héros éponyme, un modeste employé de bureau sympathique qui se fait soudainement agresser sans raison apparente par le nouveau stagiaire. Comment expliquer ce geste brutal et injustifié ?

À peine remis du choc, portant toujours les stigmates du coup reçu la veille, Vincent est à nouveau victime d’une violente attaque de la part d’un autre de ses collègues, avec qui il avait pourtant de bonnes relations. Interrogé, l’agresseur (redevenu absolument inoffensif) ne se souvient plus de rien. Vincent a-t-il contrarié certains collègues de sa boîte sans s’en rendre compte ? Est-il devenu la cible d’une chasse à l’homme ? Existe-t-il une autre explication, plus improbable, qui expliquerait que même son voisin d’en face, une automobiliste anonyme ou un passant soient soudain pris de la pulsion de lui faire du mal dès qu’il croise leur regard ?

Vincent doit mourir

Embarqué malgré lui dans une fuite pour sa propre survie, Vincent devra s’éloigner de la civilisation en attendant de trouver une explication à cette violence irrationnelle. Entre le film paranoïaque, le survival, la comédie burlesque et le film de genre (de zombie), Vincent doit mourir jongle avec les genres et ne s’exclue ni quelques séquences graphiques ni quelques pas de côté humoristiques grinçants. Malheureusement, s’il peut compter sur la solide prestation de son comédien principal, l’indispensable Karim Leklou, capable d’être à la fois tendre et brutal, touchant et inquiétant, le long-métrage ne réussit pas complètement à trouver le juste équilibre entre ses différentes tonalités. L’humour, qui fait plutôt mouche dans la première moitié du film, a pour effet de neutraliser la montée en tension autour de la fuite de Vincent. Le climat anxiogène est ainsi trop souvent court-circuité par cette ironie constante qui parcourt le film et le cantonne à un statut hybride, un peu bâtard, qui se retourne contre lui.

Durant la cavale de leur protagoniste, Stephan Castang et son scénariste Mathieu Naert semblent s’amuser des différentes pistes intéressantes que leur film pourrait emprunter, pour finalement choisir l’une des moins intéressantes. Le propos du film, la violence sociétale et le repli sur soi, se retrouve noyé dans cette épopée sauvage qui s’offre une touche de tendresse et un supplément burlesque lorsque Vincent se rapproche de Margot, une serveuse atypique avec qui il va tenter de vivre les prémices d’une histoire d’amour.

Bande-annonce

15 novembre 2023 – De Stephan Castang, avec Karim LeklouVimala Pons


Cannes 2023Semaine de la Critique




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