THE HISTORY OF SOUND
Lionel, jeune chanteur talentueux originaire du Kentucky, grandit au son des chansons que son père chantait sur le perron de leur maison. En 1917, il quitte la ferme familiale pour intégrer le Conservatoire de Boston, où il fait la rencontre de David, un étudiant en composition aussi brillant que séduisant, mais leur lien naissant est brutalement interrompu lorsque David est mobilisé à la fin de la guerre. En 1920, réunis le temps d’un hiver, Lionel et David sillonnent les forêts et les îles du Maine pour collecter et préserver les chants folkloriques menacés d’oubli. Cette parenthèse marquera à jamais Lionel. Au cours des décennies suivantes, Lionel connaît la reconnaissance, la réussite, et d’autres histoires d’amour au fil de ses voyages à travers l’Europe. Mais ses souvenirs avec David le hantent encore, jusqu’au jour où une trace de leur œuvre commune ressurgit et lui révèle combien cette relation a résonné plus fort que toutes les autres..
Critique du film
Avec The History of Sound, Oliver Hermanus adapte la nouvelle éponyme de Ben Shattuck, signant un récit intimiste sur fond de Première Guerre mondiale. Le film suit Lionel (Paul Mescal) et David (Josh O’Connor), deux jeunes hommes qui, après le conflit, parcourent la Nouvelle-Angleterre pour enregistrer des chants folkloriques, tissant au fil de leur voyage une relation amoureuse discrète.
La mise en scène cherche à capter avec délicatesse les paysages ruraux et les silences entre les protagonistes, et les performances de Mescal et O’Connor sont empreintes de retenue, reflétant la pudeur de leur époque. Cependant, cette approche minimaliste, bien que cohérente, engendre une distance émotionnelle qui empêche une véritable immersion dans leur histoire d’amour. La chimie entre les acteurs, bien que palpable, reste sous-exploitée, rendant leur lien moins poignant qu’escompté.
Très vite, cette beauté retenue devient une cage, finit par agacer. Ce qui, dans un premier temps, relevait de l’élégance se mue en affectation. Sans doute trop préoccupé par l’idée de faire un « film sensible », Hermanus finit par l’étouffer par sa mise en scène précieuse et figée. La deuxième partie du film, notamment, s’enlise dans une lenteur maniérée, où l’émotion ne circule plus, dissoute dans un esthétisme suranné poussé jusqu’au fétichisme.
À trop vouloir bien faire, le cinéaste en finit par assécher son récit et The History of Sound devient un exercice de style ronronnant et soporifique, qui n’avait clairement rien à faire en compétition cannoise.
14 janvier 2026 – D’Oliver Hermanus