film du mois_OCT20

BILAN | Nos films du mois d’octobre 2020

Chaque mois, les membres de la rédaction vous proposent leur film du mois, celui qu’il fallait découvrir à tout prix en salle ou dans votre salon (sorties SVOD, e-cinema…). Découvrez ci-dessous les choix de chaque rédacteur de Le Bleu du Miroir pour le mois d’octobre 2020.



LE CHOIX DE THOMAS PÉRILLON

critique drunk mads mikkelsen

DRUNK de Thomas Vinterberg

Définitivement, l’alliance Vinterberg-Lindholm-Mikkelsen fait des merveilles. Hymne à l’amitié et récit de résurrection personnelle, Drunk est le premier grand film de cette sélection #Cannes2020 et une grande œuvre sur l’anxiété et le désir d’exister. Quant à Mads Mikkelsen, il devient désormais superflu de le couvrir de superlatifs tant il porte le film de son immense carrure fêlée. Quelle intensité dans le regard, ce qui se lit sur ce visage…. ce sont des acteurs comme lui qui vous font aimer le cinéma passionnément.

Le choix de Florent Boutet

GARCON CHIFFON de Nicolas Maury

Comédie qui ressemble à son auteur, Garçon chiffon est tout à la fois drôle, décalée, inattendue et terriblement touchante. La justesse de l’écriture d’un auteur qui nous embarque dans l’étrangeté et la singularité de son regard unique. Nicolas Maury est de chaque plan, soutenant son film de sa voix si particulière, oscillant entre les styles et les genres, magnifique d’émotion jusque dans un final merveilleux.

Le choix d’Amandine Dall’Omo

RELIC de Nathalie Erika James

Très beau premier film que Relic qui transforme l’angoisse de la vieillesse et d’Alzheimer en un vrai sujet d’horreur, traité avec une empathie émouvante. Un récit de femmes à travers trois générations qui luttent contre la déliquescence du corps et des souvenirs.

Le choix de Pierre Nicolas

DRUNK de Thomas Vinterberg

Attendue comme le loup blanc après La Chasse, la réunion entre Thomas Vinterberg, Tobias Lindholm et Mads Mikkelsen ne déçoit pas. En abordant l’alcool d’un point de vue philosophique, véritable dissection d’une crise existentielle masculine, le film se savoure en distillant sa mise en scène ciselée et sa narration enivrante, quitte à faire tourner la tête de ses personnages comme des spectateurs. Un film qui se télescope curieusement avec l’actualité, car même avec ce qu’elle a d’aléas, une bonne gueule de bois ne serait, en ces temps troublés, pas de refus.

Le choix de François-Xavier Thuaud

CITY HALL de Frederick Wiseman

En suivant l’activité d’une administration municipale, Wiseman relie plusieurs de ses films précédents qui se concentraient sur des services spécifiques (de Titicut Follies à Ex Libris, The New York public library en passant, entre autres, par Law and Order et High School I et II). Ce regard plus macro que Wiseman porte sur la ville de Boston apparaît aujourd’hui comme une synthèse d’une partie de son oeuvre. C’est en filmant la circulation de la parole que le film met en exergue un point essentiel du mandat de Martin Walsch : le respect par l’écoute. En 272 minutes de film, une seule fois la parole d’un interlocuteur est coupée au cours d’un débat vif mais toujours civil. C’est sans doute la grande victoire du maire dont le film rend compte : la volonté d’écouter et d’être au service de toutes les composantes de la ville en réduisant les inégalités. City Hall ou la démocratie en action est un film d’une prodigieuse profondeur. Il confère à la chose publique une telle dignité qu’il donne envie de s’engager.

Le choix de Grégory Perez

Drunk film

DRUNK de Thomas Vinterberg

Huit ans après le choc La Chasse, Thomas Vinterberg retrouve son co-scénariste Tobias Lindholm et deux de ses acteurs, Mads Mikkelsen et Thomas Bo Larsen, pour Drunk. Avec cette histoire de quadras qui retrouvent goût à la vie en même temps qu’ils perdent pied, la Dream Team du cinéma danois nous assène une nouvelle claque cinématographique. Plus qu’un film sur l’alcoolisme, c’est une réflexion sur l’amitié et l’ivresse de la vie, une œuvre aussi philosophique que poétique, mais certainement pas moralisatrice. Et puis, il y a Mads… Son charisme magnétique, et ce regard qui semble contenir toute l’humanité du monde et que Vinterberg capte comme personne. Un film déjà essentiel.

Le choix d’Eric Fontaine

UNE VIE SECRETE de Jon Garano, Aitor Arregi et José Mari Goenaga

Brassant plusieurs genres cinématographiques pour raconter trois décennies d’enfermement volontaire, Une vie secrète constitue une odyssée intérieure aux thématiques variées, qui vient bousculer nos certitudes. Le cheminement de cet homme, sa formidable histoire d’amour avec sa femme sont des atouts majeurs auxquels viennent s’ajouter une belle et sobre mise en scène et une interprétation de premier plan. Un film aussi captivant par les questions qu’il nous offre que par sa réussite formelle. 

Le choix de Fabien Genestier

ADIEU LES CONS d’Albert Dupontel

Si Adieu les cons a réuni autant de monde en salles malgré cette période difficile, ce n’est pas un hasard. Le film d’Albert Dupontel est ce dont on a besoin en ce moment. L’humour du cinéaste y est bien présent mais surtout, fort de l’expérience d’Au revoir là-haut, le réalisateur a su y insuffler une émotion et un tendresse qu’on avait moins l’habitude de voir chez lui. Adieu les cons fait du bien, c’est un exutoire autant qu’un baume au cœur. La réussite du film revient aussi en grande partie à Virginie Efira, toujours d’une justesse exceptionnelle.

Le choix de Florent Dufour

Drunk film Mads Mikkelsen

DRUNK de Thomas Vinterberg

Mads Mikkelsen, absolument immense et qui prouve une nouvelle fois l’acteur génialement protéiforme qu’il est, permet à lui tout seul d’élever le film vers des cimes inattendues, la faute à un récit aux évolutions un peu trop prévisibles. Mais en ces temps troublés, et rien que pour sa séquence finale, le film de Thomas Vinterberg parait incontournable.

Le choix de Tanguy Bosselli

CITY HALL de Frederick Wiseman

Un épiphanie est apparue en amont du reconfinement : la sortie du nouveau film de Frederick Wiseman. Un documentaire monumental de 4h36 sur la politique démocrate de la ville de Boston. A la manière d’un corps dont les organes administratifs permettent sa motricité, City Hall montre, détaille, s’immisce dans la vie de gentilés issus de tous quartiers, tous emplois, et dont leurs demandes sont autant salvatrices que réactionnaires pour permettre d’offrir la meilleure vie possible pour tout un chacun. Sa sortie quelques jours avant l’élection présidentielle américaine cruciale était par ailleurs une bénédiction. Surveillez attentivement sa sortie dans les bacs, c’est un indispensable.

Le choix d’Audélia Parmantier

le-sixième-sens

LE SIXIEME SENS de Michael Mann

Porté par un casting savoureux (Tom Noonan effrayant dans le rôle de Dragon Rouge), une ambiance fascinante et une bande originale somptueuse capturant les années 80 à merveille, Le Sixième Sens (Manhunter) est magistralement filmé par Michael Mann dont la patte est identifiable, assez similaire ici à celle de Miami Vice. Au regard de sa narration et de son atmosphère, Le Sixième Sens demeure donc le trésor mésestimé de la filmographie de Mann. Le film souffre sans doute de la similarité de son titre avec le Sixième Sens de M. Night Shyamalan avec Bruce Willis, et est éclipsé par les adaptations suivantes centrées autour du personnage de Leckter comme le Silence des Agneaux. Il a pourtant toute sa place au panthéon des grands films, et demeure un testament des années 80, servi par des plans somptueux qui marquent durablement la rétine.



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