film du mois_Mars23

BILAN | Les meilleurs films du mois de mars 2023

CHAQUE MOIS, LES MEMBRES DE LA RÉDACTION VOUS PROPOSENT LEUR FILM PRÉFÉRÉ LORS DU BILAN DU MOIS, CELUI QU’IL FALLAIT DÉCOUVRIR À TOUT PRIX EN SALLE OU DANS VOTRE SALON (SORTIES SVOD, E-CINEMA…). DÉCOUVREZ CI-DESSOUS LES CHOIX DE CHAQUE RÉDACTEUR DE LE BLEU DU MIROIR POUR LE MOIS DE MARS 2023.

Le choix de Florent Boutet

toute la beauté et le sang versé

Au delà des prix, un magnifique Lion d’or à la Mostra de l’an passé, Toute la beauté et le sang versé de Laura Poitras réussit l’exploit d’atteindre un équilibre délicat entre la biographie d’une immense artiste, Nan Goldin, et un scandale sanitaire qui révèle les vices d’une économie devenue folle qui met le profit au dessus de toute autre considération. Cette face B de l’Amérique depuis les années 1970 est un grand film sur l’instrumentalisation de l’art et un rappel salutaire sur la nécessité de rêver autrement dans des sociétés toujours plus agressives et conformistes.

Le choix de François-Xavier Thuaud

atlantic bar

Un de ces bistrots où l’on aime s’arrêter pour faire comme le temps. Fanny Molins a passé quatre ans à apprivoiser Nathalie, Jean-Jacques et leur petite troupe d’habitués. Le résultat est exceptionnel, la réalisatrice donne à voir la nudité des laissés pour compte, à qui son regard, exemplaire, restitue une humanité déchirante. À l’Atlantic bar, chacun tient son rôle, on rit, on pleure, on chante, on danse (sommet d’émotion déversée par la chorégraphie syncopée de Claude sur La Tendresse de Bourvil) on boit plus que de raison, la véritable arlésienne du film. Loin de la foule des clichés.

Le choix de Victor Van De Kadsye

all the beauty and the bloodshed

Lion d’Or à la dernière Mostra de Venise, Toute la beauté et le sang versé est un documentaire bouleversant. Retraçant le parcours de Nan Goldin au coeur de différents courants, ce film rappelle le pouvoir vital de l’art et du militantisme et comment il est possible de concilier les deux.

Le choix de Thomas Périllon

Quand le monde des adultes s’immisce à nouveau dans la vie de Dalva, c’est cette fois pour la protéger et l’aider à se reconstruire après l’avoir détruite en transgressant des barrières infranchissables. Poignant et parfois difficile, ce beau premier long métrage d’Emmanuelle Nicot, révélé à la Semaine de la Critique, suit la longue et complexe renaissance d’une adolescente déboussolée et en quête de (nouveaux) repères. Une mention spéciale également à De grandes espérances, thriller politique porté par l’éblouissante prestation de Rebecca Marder dans la peau de Madeleine, une héroïne oscillant de l’ombre à la lumière avec une aisance remarquable.

Le choix de Marie Serale

Après le diptyque The Souvenir en 2022, il était temps que le public français continue de découvrir le cinéma intime de Joanna Hogg. Eternal Daughter, son sixième long-métrage, est un joyau auquel Tilda Swinton, énigmatique dans son double rôle, apporte un éclat fascinant. Réunissant tous les codes du film de fantômes, du manoir perdu dans la campagne anglaise aux bruits inquiétants qu’on entend en pleine insomnie, Eternal Daughter se révèle riche d’une simplicité assumée. L’introspection d’un duo mère-fille dysfonctionnel, les allégories du deuil et de la solitude sont racontés avec finesse et esthétisme dans ce conte hanté. On en sort avec l’envie irrésistible d’explorer le travail de la cinéaste, et cela tombe bien, puisque ses trois premiers long-métrages sont actuellement, et pour la toute première fois, à voir dans les cinémas français.

Le choix de Grégory Perez

fuite capitaine volkonogov

 Une quête de rédemption impossible face à l’implacable système d’une machine totalitaire qui broyait autant les hommes que les âmes. Avec un sens incroyable de la mise en scène et portés par une poésie inattendue et ô combien nécessaire, le duo Merkulova et Chupov se plonge dans les pages les plus sombres du passé de la Russie soviétique, et nous livrent avec La fuite du Capitaine Volkonogov une fresque terrible sur la déshumanisation organisée sous le régime stalinien. Un film aussi glaçant que bouleversant, que l’on transporte encore longtemps avec soi après la fin du générique.




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