L’INCONNU DE LA GRANDE ARCHE
1983, François Mitterrand décide de lancer un concours d’architecture international pour le projet phare de sa présidence : la Grande Arche de la Défense, dans l’axe du Louvre et de l’Arc de Triomphe ! A la surprise générale, Otto von Spreckelsen, architecte danois, remporte le concours. Du jour au lendemain, cet homme de 53 ans, inconnu en France, débarque à Paris où il est propulsé à la tête de ce chantier pharaonique. Et si l’architecte entend bâtir la Grande Arche telle qu’il l’a imaginée, ses idées vont très vite se heurter à la complexité du réel et aux aléas de la politique.
Critique du film
Avec L’Inconnu de la Grande Arche, Stéphane Demoustier poursuit son exploration des tensions entre l’individu et les institutions, amorcée dans La Fille au bracelet (2020) et approfondie dans Borgo (2024). Ce cinquième long-métrage, sélectionné à Un Certain Regard au Festival de Cannes 2025, s’inspire du roman de Laurence Cossé pour retracer l’ascension et la désillusion de l’architecte danois Johan Otto von Spreckelsen, lauréat inattendu du concours lancé en 1983 pour ériger la Grande Arche de la Défense.
Le film débute avec l’annonce du concours d’architecture international par le président François Mitterrand, visant à créer un monument emblématique dans l’axe historique de Paris. À la surprise générale, c’est Johan Otto von Spreckelsen, un professeur d’architecture danois de 53 ans, inconnu en France, qui remporte le concours. Propulsé à la tête de ce projet monumental, il se heurte rapidement aux complexités administratives, aux contraintes budgétaires et aux jeux de pouvoir politiques qui entravent sa vision initiale.
Stéphane Demoustier met en scène le choc culturel entre les méthodes de travail danoises, empreintes de rigueur et de transparence, et les pratiques françaises, souvent marquées par la bureaucratie et les compromis politiques. Les dialogues, parfois caustiques, soulignent les incompréhensions et les tensions entre les protagonistes, reflétant les défis auxquels est confronté Spreckelsen pour concrétiser son ambition architecturale dans un environnement qui lui est étranger et dans lequel son épouse l’aide à naviguer, comme un phare qui le ramènerait vers la terre.
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À l’écran, c’est Claes Bang qui incarne le jusqu’au boutiste Johan Otto von Spreckelsen, offrant une performance nuancée d’un homme tiraillé entre son idéal artistique et les réalités du chantier. Sidse Babett Knudsen campe l’épouse de l’architecte, elle apporte une profondeur émotionnelle au récit et sert de lien entre la délégation française et son mari. Xavier Dolan, Swann Arlaud et Michel Fau complètent la distribution, chacun apportant une dimension particulière aux enjeux politiques et humains du film.
L’Inconnu de la Grande Arche se distingue par sa capacité à mêler drame humain et réflexion sur la création artistique dans un contexte politique complexe, offrant une œuvre divertissante et pertinente, dont on aurait sûrement aimé qu’elle développe davantage sa dimension satirique.
