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L’ÉTRANGE FESTIVAL 2023 | 29ème Édition

Terminé l’été, fini les promesses et les résolutions. C’est triste oui, mais comme chaque année, un événement nous aide à tourner efficacement cette page, quitte à nous rudoyer à coups de frissons pour notre plus grand plaisir. Vous l’aurez compris, l’Étrange Festival revient, et pour sa 29e édition, ce rendez-vous à nul autre pareil a une fois encore défriché pour nous les multiples terrains du genre pour accoucher d’un programme en forme de créature protéiforme, imprévisible et à l’étrangeté avérée.

Cette année, c’est l’Asie qui aura l’honneur d’ouvrir et de clôturer les festivités. En l’occurrence, le thriller coréen The Childe, de Park Hoon-Jung et la fresque épique SF The Wandering Earth, réalisée par le Chinois Frant Gwo. Le reste de la sélection, comme toujours foisonnante, est niché dans des parcelles que l’on parcourt en acceptant d’en subir les conséquences. Ainsi, la Compétition de longs et de courts métrages regorge de bobines inédites (dont les intriguants Hit Big de J.P. Valkeapää, et You’ll never find me de Josiah Allen & Indianna Bell). Mondovision et son tour d’horizon des curiosités internationales comportant entre autres le retour de Rolf de Heer, enfant terrible du ciné Australien (mais ne le sont-ils pas tous ?) avec The Survival of Kindness.


Par ailleurs, les Séances spéciales offriront des avant-premières prestigieuses, dont celle de The Zone of Interest, déflagration de Jonathan Glazer qui avait laissé la Croisette en état de sidération lors du dernier Festival de Cannes. La liste est encore longue, avec, entre autres, les cartes blanches des invités, la révélation de Nouveaux talents, des documentaires, des pépites et autres raretés en tous genres. L’un des avantages de l’Étrange Festival est que, parmi tous les films fort intéressants qui y sont présentés, certains n’auront malheureusement jamais les honneurs d’une sortie en salles, le public visé étant souvent trop niche pour qu’on investisse dans sa distribution. Raison de plus pour ne pas en rater une séance !

Autre Étrange rendez-vous, récurrent cette fois-ci, les cartes blanches données à des invités toujours issus de milieux hétérogènes sont l’occasion d’adopter, au travers de leur choix, un nouveau regard sur leurs pratiques. Ainsi, le prolifique Kirill Serebrennikov nous a concocté une sélection pointue et foutraque, à son image. Le surdoué russe présentera un condensé éclectique de ses influences allant du Charme discret de la bourgeoisie de Bunūel, aux Mille et une nuits de Pasolini, en passant par Parajdanov, Andersson et Jodorowsky.

Les mille et une nuits de Pasolini

Autre invitée, Olympe de Gê est une autrice et podcasteuse passée par la réalisation de pubs jusqu’à évoluer vers le X, où elle prône désormais une industrie porno féministe aussi bien vertueuse que sensorielle. Dans sa carte blanche, l’initiation et la pédagogie de documentaires tels que Dilemma of modern sex simulation de Charlotte Bevilacqua côtoieront l’érotisme des Îles de Yann Gonzalez ou encore l’aspect cru d’Andreas Dresen et son Septième ciel, traitant de la sexualité des personnes âgées.

Enfin, le Gallois Gareth Evans, qui s’est fait connaître avec son film d’action Indonésien The Raid, devenu depuis un classique, nous fera découvrir des mondes a priori éloignés de ceux qui ont fait sa renommée, en choisissant aussi bien des œuvres de Richard Linklater, de Sam Raimi ou encore de Buster Keaton.

Fabrique à contre-cultures

Cette année sera également l’occasion de s’intéresser à la contre-culture anglaise avec des documentaires sur l’artiste fétichiste John Willie, un autre sur Hipgnosis, un duo de graphistes sous influence certaine, mais aussi sur La Scala, mythique lieu alternatif londonien des eighties, ainsi que sur les films dérangeants et subversifs des fondateurs de Coil, duo plus connu pour leur empreinte dans la musique expérimentale.

Jericho ridge de Will Gilbey

Et c’est loin d’être fini. Des séances Découvertes en entrée libre mettront à l’honneur trois inédits prometteurs (Jericho Ridge, American Carnage et Carnifex), tous trois accompagnés d’un court-métrage. Il y aura également un focus sur l’œuvre des frères Ramsey, ces Indiens qui fabriquaient dans les années 80 des films d’horreur tendance Hammer à Bollywood, un hommage à Bert I. Gordon, pionnier du cinéma fantastique américain ainsi qu’un regard sur la figure de Bruce Lee. Ajoutons à cela de fort étranges surprises, des pépites parfois restaurées (L’Attaque du fourgon blindée de l’Australien Bruce Beresford) et toujours introduites de façon éclairée (la projection des Femmes de Stepford sera par exemple présentée par le réalisateur de La Nuit du 12, Dominik Moll).

C’est donc parti pour 17 jours d’immersion dans les méandres de l’Étrange qui nous promettent une nouvelle fois des sensations troublantes, des sueurs froides et des coups de chaud comme on en raffole.


L’ensemble de la compétition et de la programmation sont à retrouver sur le site de l’Étrange festival.




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