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LES MAGNÉTIQUES

Une petite ville de province au début des années 80. Philippe vit dans l’ombre de son frère, Jérôme, le soleil noir de la bande, borderline et magnifique. Entre la radio pirate installée dans le grenier d’un bar d’amis, le garage du père et la menace du service militaire, les deux frères ignorent qu’ils vivent là les derniers feux d’un monde sur le point de disparaître.

Critique du film

10 mai 1981 : François Mitterrand est élu président de la République. La jeunesse fait la fête dans un bar d’une petite ville, avec l’espoir d’un renouveau mais en ayant conscience d’avoir basculé dans une ère où les aînés ne les comprennent plus. Découpé en deux parties, le film suit Philippe, jeune homme réservé qui va découvrir le service militaire en Allemagne à défaut d’avoir convaincu l’armée de se faire réformer. Pourtant, Philippe a une passion qu’il aimerait faire perdurer : jouer avec les sons à la radio. Autre problème : il en pince pour Marianne (Marie Colomb), la petite amie de son frère, laissant planer le danger d’un triangle amoureux pour le moins particulier. Dès lors, le service militaire comme sa vie personnelle sont un rite initiatique où il passe malgré lui d’un statut de garçon à celui d’adulte. La seconde partie du film l’emmène en Allemagne, où il fait la connaissance d’un camarade (joué par Antoine Pelletier) qui aide à l’animation d’une radio. Il en découlera une amitié sincère et salvatrice où Philippe va s’affranchir, loin des tumultes familiaux qui finiront par le rattraper. 

La fête est finie 

Pour son premier film, Vincent Maël Cardona livre une œuvre particulièrement réussie, tant sur le plan de l’écriture que de la technique. En l’espace d’une petite heure et demi, les joies et les peines, les initiations et les adieux défilent sous les yeux du spectateur. On retiendra surtout à quel point Les Magnétiques fait appel aux sens, particulièrement l’ouïe et la vue. Dans une scène assez impressionnante, Philippe, alors en studio radiophonique en Allemagne, va jouer avec les sons en direct afin de déclarer sa flamme pour Marianne en espérant qu’elle l’écoute à cet instant. Les micros se balancent au dessus d’une enceinte en émettant un son particulier, quelques extraits de chansons sont assemblés, et la magie opère. Dans une autre scène particulièrement réussie, la musique blastée par les enceintes vient accompagner les protagonistes lors d’une fête nocturne hallucinante dans une église en Allemagne, servie par des images sublimes.

Enfin, le film peut se targuer d’avoir réuni pour servir les personnages un casting attachant au jeu simple, et donc particulièrement réussi et touchant. Les Magnétiques est un joli coup de coeur et prouve à nouveau à quel point le cinéma français est bel et bien dynamique. 

Bande-annonce

13 novembre 2021 – De Vincent Maël Cardona, avec Thimotée RobartJoseph OlivennesMarie Colomb


Cannes 2021Quinzaine des Réalisateurs




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