film du mois_juillet19

BILAN | Nos films du mois de juillet 2019

Chaque mois, les membres de la rédaction vous proposeront leur film du mois, celui qu’il fallait découvrir à tout prix en salle ou dans votre salon (sorties SVOD, e-cinema…). Découvrez ci-dessous les choix de chaque rédacteur de Le Bleu du Miroir pour le mois de juillet 2019.



Le choix de Thomas Périllon

Florence Pugh dans MIDSOMMAR

MIDSOMMAR de Ari Aster

Entre le cauchemar lumineux et le songe éveillé, le spectateur adopte le point de vue immersif de son personnage principal, débarqué au cœur de cette déroutante communauté coupée du monde, ressentant autant le trouble que l’apaisement, dans ce cadre champêtre aussi rassurant qu’inquiétant. Le grotesque et l’horreur se tutoient dangereusement mais le film a l’intelligence de rester sur le fil du rasoir. Midsommar marque la confirmation du grand talent aperçu sporadiquement dans son premier long-métrage. Ari Aster signe un film cathartique et imprévisible, porté par la prestation magistrale de Florence Pugh (The young lady).

Le choix de Fabien Randanne

MIDSOMMAR de Ari Aster

Après Hérédité qui a fait souffler le chaud et l’effroi l’été dernier, Ari Aster réitère son coup avec cette histoire de catharsis en forme de trip cauchemardesque. Le tout en faisant surgir l’horreur en plein jour dans une atmosphère bucolique.

Le choix de Fabien Genestier

L’OEUVRE SANS AUTEUR de Florian Henckel von Donnersmarck

Il est rare aujourd’hui que le cinéma prenne son temps pour raconter la vie d’un homme. Florian Henckel von Donnersmarck fait le choix de prendre trois heures pour narrer chronologiquement (ce qui est bien mieux que des flash-back, souvent mal exploités, pour explorer l’évolution d’un personnage) le destin d’un peintre, depuis son enfance dans l’Allemagne nazie jusqu’à l’éclatement de son art après des années de formation aux beaux arts en RDA, puis dans une école d’art contemporain en RFA. « L’oeuvre sans auteur » s’attache ainsi à montrer comment le vécu de l’artiste, lui-même intimement lié à l’histoire de son pays, va influer sur son art. Un film fleuve, parfaitement construit, qui fait corps avec ses personnages et arrive à capter la naissance de l’inspiration.

Le choix d’Amandine Dall’Omo

Midsommar

MIDSOMMAR d’Ari Aster

Misdommar agit comme le prolongement diurne de Hérédité : sous couvert du grotesque inquiétant du culte, celui-ci révèle une angoisse plus profonde ancrée dans les relations familiales, qui s’incarne ici dans une masculinité toxique. À la fois drôle et dérangeant, Ari Aster offre un objet inclassable, porté par la superbe Florence Pugh, dans un fascinant récit d’émancipation. 

Le choix de Florent Boutet

HER SMELL de Alex Ross Perry

Quatre ans après Queen of earth, Alex Ross Perry offre un nouveau rôle exigeant à la talentueuse Elisabeth Moss. Her smell sonne dès ses premières notes comme un pendant féminin au très épuré Last days de Gus van Sant. Tout deux s’attachent à la figure mythique d’une rock star sur le déclin, perdue dans une chute vertigineuse. Si le simili Kurt Cobain  de Van Sant avait déjà perdu toute attache avec la réalité, la Becky Something de Ross Perry a encore une carte à jouer avant de descendre de scène. Après une première partie éreintante qui repousse les limites de chaque personnage par le truchement d’une caméra tournoyante et d’une bande son angoissante, on retrouve Becky pour ce qui s’annonce comme un dernier tour de piste. Le film offre ce cadeau à sa star, la chance de briller encore, dans un dernier geste époustouflant, avant de dire stop. Un petit quelque chose d’Opening night de John Cassavetes hante Her smell, dans la folie et la démesure, qui cède la place au spectacle à la dernière seconde. Car le spectacle doit continuer, jusqu’à la dernière once d’énergie de ceux qui le font vivre, au détriment de leur santé et de leur raison. 

Le choix de Florent Dufour

MIDSOMMAR de Ari Aster

Un trip diurne et cauchemardesque entre Jodorowsky et Clive Barker, pesant de bout en bout et d’une maîtrise totale. Ça tire un peu en longueur par moments, quelques scories par-ci par-là, mais quelle hallucination. Et puis, combien a-t-on par an de films comme ça, aussi tétanisants et ambitieux ? La dernière fois que j’ai ressenti ça en salle, c’était en juin 2018 face à… Hérédité.

Le choix de Samuel Regnard

MIDSOMMAR de Ari Aster

Un an presque tout pile après l’évidence cauchemardesque qu’était Hérédité, Ari Aster et A24 remettent les compteurs à zéro de l’idylle qui tourne au vinaigre. Midsommar est aussi poétique que détraqué, mystique que foncièrement ancré dans un malheureux réalisme. L’effritement des relations, des cultures, le péché, le mensonge, la quête incessante de vérité… Tout cela mélangé au thème de l’ancestrale, si bien rendu à l’écran par cette campagne suédoise à la fois paradisiaque et sordide. Un paradoxe artistique de génie, absolument fascinant.

Le choix de Eric Fontaine

ROJO de Benjamin Naishtat

3ème long métrage de Benjamin Naishtat, Rojo est dédié à Susana Aguad, avocate et écrivain qui participa à la commission d’enquête sur les personnes disparues en Argentine durant la dictature. Il s’agit à la fois d’un drame et d’un thriller qui peut évoquer successivement les cinémas américain et italien des années 70, par son climat paranoïaque, son humour grinçant et son atmosphère très noire.



Midsommar – 5 voix

Her smell, Rojo, L’oeuvre sans auteur – 1 voix




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