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TROIS JOURS À VIVRE

Simon Belin, acteur de second plan, est témoin d’un meurtre. Il dénonce le coupable, Lino Ferrari. Cette affaire lui apporte la célébrité. Ferrari, incarcéré, s’évade. Il jure de tuer Belin sous trois jours.

Critique du film

Sorti en 1958, Trois jours à vivre se situe dans la filmographie de Gilles Grangier entre Le Rouge est mis, film de gangsters, et Echec au porteur, qui sera un film noir à suspense. Avec cette œuvre assez méconnue par rapport à d’autres du réalisateur, on a ici aussi à faire à un film noir où la tension vient du danger qui menace. 

Simon Belin, joué par Daniel Gélin qui avait déjà un grand nombre de rôles à son actif, est un acteur peu connu qui végète dans une troupe de théâtre en apparence un peu médiocre. Témoin d’un meurtre perpétré dans la rue sous ses yeux, il témoigne contre un homme dont il n’est pas sûr qu’il soit le vrai coupable. Mais l’occasion est trop belle de faire parler de soi quand on est un comédien qui connaît plus l’ombre que la lumière. L’homme qu’on considère alors coupable, Lino Ferrari, interprété par Lino Ventura, se retrouve jugé et condamné à vingt ans de prison. Affirmant haut et fort son innocence lors du procès, Lino Ferrari finit par s’évader et menace ouvertement de s’en prendre à Simon Belin à qui il annonce qu’il n’a plus que trois jours à vivre. Loin de l’héroïsme et du romantisme du Lorenzaccio d’Alfred de Musset que le jeune acteur doit jouer, Simon Belin s’avère être un homme veule, lâche. Un couard prêt à toutes les fuites et bassesses.

trois jours à vivre

Gilles Grangier, grand cinéaste populaire au sens noble du terme, a réalisé des films très variés : des drames, avec parfois un vrai regard sociologique, des polars, des comédies truculentes – on se souvient notamment de l’inénarrable Archimède le clochard – et même s’il a pendant un temps été sous-estimé ou méprisé par une certaine critique, c’est un réalisateur apprécié des cinéphiles, réévalué depuis quelques années et ce de façon tout à fait légitime. Il y a toujours dans ses films quelque chose à garder même quand il s’agit d’une de ses œuvres mineures, comme c’est peut-être le cas ici. 

Adapté d’un roman de Peter Vannett, paru dans la collection Spécial Police aux éditions Fleuve Noir, Trois jours à vivre peut également compter sur la présence de Jeanne Moreau qui retiendra l’attention pour sa peinture caustique d’un certain milieu théâtral, à la fois superficiel et un peu ridicule, pathétique à force de narcissisme et de cabotinage. On appréciera aussi sa vision très peu romantique d’une liaison amoureuse, celle de l’acteur et de son amie, jouée par Jeanne Moreau. Si la femme se montre déterminée, courageuse et altruiste, prête au sacrifice, le jeune comédien ne peut en dire autant. Plus préoccupé par son sort que par celui d’un homme peut être accusé à tort. Ce polar vaut donc essentiellement pour sa noirceur relative, son humour grinçant et son originalité.


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Trois jours à vivre sera disponible en combo Blu-Ray et DVD le 26 avril, édité par Pathé dans une très belle restauration, accompagné d’un supplément très intéressant – des entretiens autour du film. À la même date, Pathé éditera également Casino de Paris, film d’André Hunebelle avec Gilbert Bécaud. 



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