the childe

THE CHILDE

Un boxeur coréen d’origine philippine, vivant de combats illégaux, se retrouve entraîné malgré lui dans une aventure infernale, entre quête de survie et d’identité, lorsqu’il est confronté à un assassin connu sous le nom de “Nobleman”.

Critique du film

Qu’est qui unit Marco, Nobleman et Han ? Quel peut être le rapport entre un jeune boxeur malchanceux vivant aux Philippines qui devient la cible de nombreuses tentatives d’assassinats, un mercenaire aussi suave que sanguinaire, et un riche héritier aux plans funestes résidant en Corée ? C’est bien ce qu’on se demande pendant toute la première partie du film, malheureusement. Une première heure durant laquelle, à une introduction savoureuse et quelques scènes musclées près, il ne se passe pas grand-chose.

Car à force de ménager ses effets et d’installer un terrain dont les ressorts sont quelque peu opaques, The Childe tarde à dévoiler ses enjeux. D’une part, il y a des aspects un peu éculés ne rassurent pas sur la suite, qu’on imagine à l’avenant. En l’occurrence, le cliché du jeune galérien obligé de faire des boulots dangereux et mal payés pour financer l’opération de sa mère gravement malade. Puis, on découvre le procédé passablement désagréable de cette succession de personnages qui formera le trio central mais dont on passe trop de temps à se demander qui ils sont et où tout ça nous mène.


Ajoutons à cela le détail qui a son importance dans l’histoire, mais qu’on peine à maîtriser en tant qu’occidental : les origines de Marco. En effet, il est ce que l’on appelle là-bas un Kopino (contraction de Korean et de Philippino), mélange qui est source de honte et que les concernés tentent de dissimuler en se faisant passer pour l’un ou l’autre, selon le pays où ils se trouvent. Le souci avec ces narrations mystérieuses, c’est qu’elles ne seraient malheureusement pas complètes sans l’explication finale qui vient boucher les trous de compréhension avec une logique souvent tirée par les cheveux.

Tout cela n’augurait donc pas forcément une entrée en matière enthousiaste pour cette ouverture de festival, et pourtant, la deuxième heure redresse tellement le tir que l’on finit par être charmé puis complètement conquis et passer l’éponge sur les faiblesses du début. Lorsque les fils finissent par se démêler et que l’on a enfin une vision claire de ce qui se joue, on prend alors un réel plaisir à suivre cette chasse au trésor. Le trésor en question étant différent pour chaque protagoniste, cela rend l’histoire plus riche et donne lieu à des scènes d’actions mémorables où chacun défend ses intérêts avec les armes dont il dispose pour toucher le pactole. Car c’est bien d’un butin dont il est question, de ceux qui rendent fortuné, qu’il s’agisse d’une richesse de cœur ou de portefeuille, et qui clarifient la nature des liens familiaux de Marco.


De Park Hoonjung, avec Kim Seonho, Kim Kangwoo et Go Ara.


L’Étrange festival 2023




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