Submarine 2 – Mars Distribution

SUBMARINE

À 15 ans, Oliver Tate a deux gros problèmes : il rêve de coucher avec sa petite amie et sa mère est en train de se laisser séduire par un gourou. Pour empêcher le pire et réussir le meilleur, Oliver n’a que deux atouts : un vocabulaire incroyablement riche et une immense confiance en lui…

CRITIQUE DU FILM 

Une banlieue terne, un héros en plein apprentissage de l’amour et de lui-même, des parents incapables de le comprendre : l’histoire de Submarine est similaire à de nombreux films sur l’adolescence, et pourtant. Dès les premières images nous plongeons dans l’univers poétique d’Oliver Tate, teinté d’humour et d’ironie. A mi-chemin entre l’un des Beatles et un personnage de Wes Anderson, ce garçon aux yeux cernés et aux cheveux noirs lui barrant le front, nous accueille, vêtu d’un éternel duffle coat, dans le récit de sa vie comme dans son journal intime. 

Nous voici donc propulsés dans une petite ville côtière du Pays de Galles où Oliver vit sa première relation amoureuse et se trouve confronté à la séparation potentielle de ses parents. Alors que nous observons son quotidien morose et solitaire, il laisse libre cours à son imagination débordante dans une voix-off omniprésente. Entre rêveries et réalité, Submarine donne à voir les nombreux films que le héros réalise dans sa tête ou à l’aide d’une caméra Super 8. Du fantasme de ses propres funérailles au documentaire des moments passés avec sa petite amie, le film nous conte le désir d’amour de son héros, avec un humour espiègle qui fait scintiller le gris des paysages gallois. 

Piledriver Waltz

Dans Submarine, tout est une question d’équilibre entre les imperfections des personnages, qui semblent tous dysfonctionnels, et le charme de leur maladresse. Lorsqu’Oliver s’éprend de Jordana, il ne voit pas ses fêlures. Il faut dire que le manteau rouge de la jeune fille (la seule couleur vive présente dans le film) sied à merveille à son tempérament de feu (et pour cause : on jurerait qu’elle est pyromane). Pourtant, Jordana traverse, elle aussi, une adolescence troublée : sa mère est gravement malade. Ensemble, ils vont vivre un premier amour explosif, joyeux parfois mais aussi déséquilibré et immature. 

Et que serait ce récit sans les mélodies d’Alex Turner, chanteur du groupe Arctic Monkeys ? Après avoir réalisé le clip du titre Fluorescent Adolescent pour le groupe en 2007, Richard Ayoade s’est tout naturellement tourné vers l’artiste britannique pour écrire les chansons de son premier film. Si la fantaisie des mots de Turner s’accorde parfaitement avec l’univers du film, c’est sans doute la chanson Piledriver Waltz qui le résume le mieux, en racontant une relation dysfonctionnelle avec beaucoup de poésie.

En adaptant le roman de Joe Dunthorne pour le cinéma, Richard Ayoade (The Double) nous offre un premier film que l’on peine à quitter, tant il nous transporte sous la bruine galloise, dans l’univers singulier de son héros, au cœur du doux chaos de l’adolescence.  


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