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EXCURSION

À Sarajevo, une adolescente en quête de reconnaissance révèle qu’elle a eu des rapports sexuels pour la première fois lors d’une partie « d’action ou vérité » entre collégiens. Piégée dans son propre mensonge, elle invente une grossesse et devient le centre d’une controverse qui échappe à tout contrôle.

Critique du film 

À 18 ans, Una Gunjak a quitté Sarajevo, la ville où elle est née, dans le but de poursuivre sa vocation de cinéaste à l’étranger. Comme dans une volonté de retour aux sources et de prise de recul, elle consacre son premier long-métrage à la jeunesse de Sarajevo, de nos jours. 

Dans Excursion, Iman, collégienne en proie à la pression d’une partie d’“action ou vérité”, ment à ses camarades et affirme avoir couché avec un garçon. Pour cette adolescente discrète, aux traits juvéniles et androgynes, c’est une manière d’attirer l’attention et d’impressionner les autres élèves de sa classe, en devenant, à leurs yeux, la première à avoir eu un rapport sexuel. En parallèle, les parents d’élèves et l’un des professeurs se réunissent pour discuter de l’organisation d’un voyage scolaire. Les parents, inquiets, discutent surtout d’un fait divers douteux concernant des jeunes filles revenues enceintes d’un voyage avec leur classe. Un fait divers qui n’est pas sans rappeler celui qui a inspiré le film 17 filles de Delphine et Muriel Coulin. 

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Très vite, ce qui n’était qu’un mensonge adolescent va, d’une part, échapper au contrôle d’Iman, et d’autre part faire l’objet d’une véritable chasse aux sorcières. Alors que ses camarades réagissent plutôt bien, lui posant toutes sortes de questions qui témoignent d’une curiosité assez saine, cette annonce va avoir l’effet d’un raz de marée auprès des parents d’élèves. Iman va devenir celle qu’ils ne veulent plus voir au contact de leurs enfants, celle qui a une mauvaise influence. 

Excursion pose un regard nuancé sur une adolescence contemporaine bosnienne, en explorant le besoin d’intégration sociale, le rapport à la sexualité et les injonctions. La cinéaste raconte son héroïne, interprétée avec brio par Asja Zara Lagumdzija, récompensée du Prix d’interprétation féminine au Festival du Film de Marrakech, avec une bienveillance dénuée de naïveté. Le film nous plonge ainsi dans les découvertes, les contradictions, les blessures et les joies qui font le chaos adolescent. 


12 juin 2024 – De Una Gunjak, avec Asja Zara Lagumdzija


Festival Premiers Plans 2024




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