COLD COPY
Une ambitieuse étudiante en journalisme tombe sous le joug d’une journaliste réputée mais sans pitié qu’elle s’efforce d’impressionner, même si cela signifie manipuler son dernier article et l’idée même de vérité.
CRITIQUE DU FILM
Après avoir travaillé sur plusieurs séries à succès, comme Big Little Lies et Sharp Objects, de Jean-Marc Vallée ou en tant qu’assistante de Jennifer Lynch alors qu’elle réalisait plusieurs épisodes de la huitième saison d’American Horror Story, Roxine Helberg a présenté son premier long-métrage en compétition à Deauville.
Dès ses premières minutes, Cold Copy nous promet un thriller à l’allure classique mais acérée sur le monde du journalisme d’investigation. Compétition, rivalité, pression : le film s’emploie à nous immerger dans le parcours semé d’embûches de Mia Scott (Bel Powley), désireuse d’apprendre de son idole, Diane Heger (Tracee Ellis Ross), journaliste impitoyable à la tête d’une émission d’investigation. Au sein d’un groupe d’étudiants triés sur le volet, Mia va devoir se soumettre à l’obsession de Diane pour dénicher les meilleures histoires, celles qui vont passionner les téléspectateurs, à n’importe quel prix.
Le film annonce d’emblée son angle d’attaque, questionner la notion de vérité et l’éthique dans le journalisme d’investigation, mais n’évite ni les écueils, ni les clichés de son sujet. De l’image incapable de suggérer, au scénario prévisible en passant par la musique qui force l’émotion, Cold Copy semble presque sombrer vers ce qu’il tente de dénoncer : une histoire superficielle qui manque cruellement d’authenticité.
Observer le duel entre Mia, future journaliste pleine de rêves et d’ambition et Diane, reporter accomplie et tyrannique, n’est pas dénué de divertissement. On se plaît notamment à établir des parallèles entre Cold Copy et Le Diable s’habille en Prada. Le calme terrifiant et la soif insatiable de succès de Diane Heger font facilement écho à l’iconique Miranda Priestly. Pourtant, Cold Copy ne tient pas sa (courte) durée. De trahisons en complots, les rebondissements attendus s’enchaînent encore et encore, sans jamais nous surprendre. Annoncé comme précis et implacable, le récit semble ne jamais réussir à se conclure comme il le voudrait et termine de noyer sa crédibilité dans un final sans saveur.