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JOHN WICK : CHAPITRE 4

John Wick découvre un moyen de vaincre l’organisation criminelle connue sous le nom de la Grande Table. Mais avant de gagner sa liberté, Il doit affronter un nouvel ennemi qui a tissé de puissantes alliances à travers le monde et qui transforme les vieux amis de John en ennemis.

Critique du film

Quatrième film de la saga en moins de dix ans, John Wick est devenu une série à succès bien au-delà des attentes au moment du lancement du premier opus, modeste série B d’action au pitch minimaliste. Si Keanu Reeves est de tous les plans et représente l’âme de ces histoires, c’est par le biais de ce personnage qu’il regagne l’attention du grand public après plusieurs années passées en retrait de celui-ci. Le simple film de vengeance d’1h40 s’est muté en modèle du film d’action moderne, plongeant dans les arcanes de son univers désormais étendu jusqu’au moindre de ses détails, les spin-off et autres séries dérivées étant déjà sur les rails pour une exploitation échevelée de ce qui est devenu une marque populaire.

Ce succès surprenant tenait en deux aspects majeurs. Tout d’abord un rythme soutenu, doublé d’une intensité toujours plus grande, prenant à la gorge le spectateur de la première à la dernière seconde. Chaque film reprend son histoire à la seconde même où le précédent s’était terminé, dans une continuité et une fluidité assez déconcertantes. John Wick y figure tel un Zatoichi contemporain, invincible et immortel malgré ses nombreuses blessures, si bien que l’intérêt est moins sa survie que le chemin à parcourir et les cascades qui l’y emmènent. Il y incarne ce « Baba yaga » des légendes populaires slaves, le bras armé du mal qui châtie ceux qui ont le malheur de croiser son chemin.

John Wick 4
Ensuite, chacun des trois premiers films était très resserré, que ce soit autour du personnage principal, de chaque plan, mais aussi géographiquement, avec quelques escapades en Italie pour le second, et au Maroc pour Parabellum. Aucun de ces deux éléments majeurs ne sont retrouvés dans le Chapitre 4, qui voit sa durée exploser, plus de 2h40, et une utilisation de nombreux lieux de tournage qui voient Wick visiter New-York, le désert africain, puis Berlin et le Japon et enfin Paris. Là où tout déplacement semblait difficile et nécessitait la mise en place d’une histoire propre et d’un détournement des règles de cet univers, le nouvel épisode voit l’existence de raccourcis pour mieux transporter son intrigue au gré du vent sans qu’on y voit d’autre justification qu’une débauche de moyens.

Ce quatrième chapitre est victime du succès des films précédents, une certaine surenchère étant possible grâce aux bons résultats de la franchise et une volonté de faire se prolonger ce qui est devenu une série très lucrative pour la production américaine. Malgré tout, on retrouve entre deux temps morts poussifs ce qui a fait la réussite des films de Chad Stahelski et David Leitch, une science des scènes d’action où brille particulièrement Keanu Reeves, mais aussiDonnie Yen, qu’il a côtoyé sur la série des Matrix. Leur duo est particulièrement convaincant pendant une scène longue et bien menée se déroulant sur les marches menant au Sacré-Cœur. Ennemis le temps d’un film, ils s’allient pour arriver jusqu’au sommet de ces fameux escaliers pentus, pour un moment de bravoure exceptionnel.

John Wick 4
Si le « méchant » du film, pseudo français qui ne trompera que le public étasunien, n’est pas à la hauteur du rôle, les cascades sauvent l’ensemble du film de trop pour une série qui aurait été parfaite sans cela. Si ce John Wick : Chapitre 4 n’est pas à la hauteur de ses trois prédécesseurs, il en reste un honnête film d’action qui capitalise sur son fantastique acteur principal, redevenu une figure centrale de la culture populaire qu’il avait investi avec beaucoup de classe en 1999 avec le premier Matrix.

Bande-annonce

22 mars 2023De Chad Stahelski
avec Keanu Reeves, Donnie Yen et Bill Skarsgard.




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