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GIVE ME LIBERTY

La fiche

Réalisé par Kirill Mikhanovsky – Avec Chris Galust, Lauren ‘Lolo’ Spencer, Darya Ekamasova – Comédie – Etats-Unis – 24 juillet 2019 – 1h51

Vic, malchanceux jeune Américain d’origine russe, conduit un minibus pour personnes handicapées à Milwaukee. Alors que des manifestations éclatent dans la ville, il est déjà très en retard et sur le point d’être licencié. A contrecœur, il accepte cependant de conduire son grand-père sénile et ses vieux amis Russes à des funérailles. En chemin, Vic s’arrête dans un quartier afro-américain pour récupérer Tracy, une femme atteinte de la maladie de Lou Gehrig. C’est alors que la journée de Vic devient joyeusement incontrôlable.

La critique du film

Alors que les Etats-Unis se déchirent sur des questions ethniques, Give Me Liberty, deuxième film du réalisateur russe Kirill Mikhanovsky, apparaît comme une fable réconciliatrice et optimiste sur le melting pot américain. Vic, chauffeur d’un minibus pour handicapé.e.s, se retrouve embarqué à toute allure dans une aventure inattendue, avec à son bord son vieux grand-père atteint d’Alzheimer, un groupe de Russes en direction d’un enterrement, et Tracy, jeune afro-américaine en chaise roulante. Le réalisateur pose un regard bienveillant sur son microcosme culturel, où se mélangent les langues et les pratiques dans un joyeux chaos.

Sorte de road-trip lancé à toute vitesse, Give Me Liberty emporte son spectateur dans une tornade furieuse qui ne s’arrête jamais. Dès ses premières secondes, la caméra survole l’espace fébrilement, collant au plus près du visage de Vic : le spectateur devient acteur de la journée du jeune chauffeur, ballotté dans tous les sens. Le montage, volontairement chaotique, contribue à ce sentiment d’urgence permanent, de cet espèce de course contre-la-montre qui dirige la première moitié du film.

Le tourbillon de la vie

Give Me Liberty est un film bordélique, tant dans son choix de casting, mélangeant professionnels et non-professionnels, que dans ses choix de mise en scène. Kirill Mikhanovsky fragmente le temps à travers des ellipses temporels, renforçant la frénésie de son récit. À cela s’ajoute une superposition permanente de musiques, de conversations et d’engueulades dont l’on ne capte seulement des bribes, jusqu’à saturation. Le procédé est efficace dans sa première partie loufoque, qui contient son lot de de moment de comédie. Pourtant, il s’épuise dans son second segment : alors même que le film tombe dans un récit plus sérieux, l’émotion ne prend pas et l’on contemple de loin une romance à laquelle on ne croit pas vraiment.

Inspiré par sa propre vie de chauffeur, Kirill Mikhanovsky propose un film certes inégal mais qui brille par son authenticité. Porté par des acteurs attachants, le film offre une fable optimiste sur le vivre ensemble. Give Me Liberty capte le tourbillon de la vie, fait d’accidents, d’imprévus et de rencontres joyeuses qui rendent l’existence un peu plus facile.



La bande-annonce

Quinzaine des Réalisateurs // Au cinéma le 24 juillet




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