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SAUSAGE PARTY

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Gras

Imaginez : la nourriture est vivante. Pire, elle a des sentiments et parle, comme vous et moi ! Au sein d’un supermarché, une saucisse est amoureux d’un pain à Hot Dog. Ensemble, ils vont découvrir que les Humains ne sont pas des Dieux, mais des monstres qui ne possèdent qu’un seul but : les manger…

(I)diot.

Seth Rogen est un beauf 2.0. Il a beau se parer de tous les fards culturels de la sphère geek, jouer la comédie et se complaire dans le fumage de oinj’ avec ses petits copains habituels, Evan Goldberg, James Franco et Jonah Hill en tête, il reste comparable en tout point à ces masses informes se grattant les baloches devant C8 à longueur de journée. Alors qu’il doit en grande partie sa célébrité à Judd Apatow, l’ayant révélé dans Freaks & Geeks et 40 ans toujours puceau, Rogen, voix éraillée et bide à bière apparent, a conservé l’abrutissement vulgaire de ses personnages en laissant sur le trottoir leur sous-texte social ou générationnel.

Une absence de demi-mesure et une tendance terrifiante au premier degré cristallisée dans un projet en roue libre absolue, Sausage Party. Soit un film d’animation dont les enfants sont absolument exclus, puisque le spectateur traite ici avec l’équivalent d’un Toy Story redoublé à la bouche par une bande d’adolescents graisseux et peu farouches à la métaphore sexuelle facile. Pour le dire absolument explicitement et qu’il n’y ait aucune mésentente possible : Sausage Party est explicite, tourne autour du trio pubère quéquette-foufoune-cucul avec quelques pincées de ganja, de pipe à crack et autres mignonnes digressions d’adolescents de classe moyenne.

Mais tu m’avais dit qu’on ferait des vannes drôles ?

Comme un knacki de supermarché, Sausage Party peut s’avérer alléchant en cas de grosse dalle. Comme un knacki de supermarché, le film de Seth Rogen s’avère particulièrement bourratif (voire totalement dégueulasse) à plus de deux bouchées. Regrets, maux de ventre, honte, nausées et, pire, sentiment de satiété même pas comblé. Alors qu’il s’évertue à tirer le plus possible sur la corde de son statut de film à pitch, Seth Rogen parvient, on ne sait par quel miracle, à nous ennuyer fermement pendant le déroulement de son histoire. Un ventre mou qui rappelle celui de l’acteur/auteur : poilu et sans espoir de beauté à l’horizon. Réussir à rater la blague la plus universelle de toutes, la blague du prout, formidablement théorisée dans la série Louie de Louis C.K., est un miracle en soi. 

Alors que la déglutition est un calvaire de plus à chaque morceau, on pose un oeil aux composants inscrits sur le sachet, et c’est un nouveau drame. Très peu de vraie viande à se mettre sous la dent. Plutôt une mixture chimique – pour ne pas dire artificielle. Au script, en sus (ahah, “sus”, comme une fellation !) du duo Rogen/Goldberg, Kyle Hunter et Ariel Shaffir, responsables des ratés C’est la fin et 50/50. Visuellement, le tout est abominable et indigne des techniques d’animation récentes. Une volonté de Rogen et de son équipe pour réduire les budgets à moins de 20 millions de dollars, lit-on ça et là. 

Même si l’immense majorité de la comédie nous passe à côté, Sausage Party arrivera bien à nous arracher un sourire, un pouffement ou une expression choquée, ça et là. La preuve qu’avec une tonne de sel, de la friture et trois bouteilles de Tabasco, on peut faire que n’importe quel aliment ait du goût – quitte à s’en défoncer les papilles.

La fiche

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SAUSAGE PARTY
Réalisé par Conrad Vernon & Greg Tiernan
Avec les voix de  Cyril Hanouna (VF), Seth Rogen et Kristen Wiig (VO)… 
Etats-Unis – Beauferie d’animation

Sortie en salle : 30 Novembre 2016
Durée : 89 min 




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