NOÉE ABITA | Interview
Après Ava de Léa Mysius, Noée Abita trouve un nouveau rôle fort dans Slalom, qui confirme qu’elle pourrait bien devenir l’une des actrices françaises les plus importantes de sa génération. Morceaux choisis de notre brève rencontre lors du festival de Deauville.
Être filmée par des femmes, un choix ou des rencontres ?
Noée Abita : Pas du tout, je ne pose pas du tout la question, que ce soit une femme, un homme, quel regard est posé sur moi. C’est intéressant parce que tout est arrivé par hasard, que j’ai été dirigée d’abord par des femmes. Autant Léa que Charlène, on s’est vraiment un peu rencontrées par hasard. J’ai fait un autre film qui s’appelle Genèse, réalisé par Philippe Lesage, un homme, où il y a beaucoup de présences et aussi de corps. Et je ne pense pas que ce soit différent que ce soit un homme ou une femme derrière la caméra car chaque personne est différente quelque soit son genre. On regarde en fonction de notre vécu, de ce que l’on a en nous, de ce qui nous touche et de ce que l’on rêve. Et pour moi, ce qui est important c’est de travailler dans le respect et la bienveillance.
Des personnages plus jeunes qu’elle, un problème ou un atout ?
NA : C’est vrai que j’en ai conscience, et que déjà ça tient au fait que je fais très jeune même pour mon âge, et que ce sont les rôles qu’on me propose. Mais oui, j’en ai conscience, bien sûr. Pour Ava ou pour ce film, il y a une approche où je me suis dis : « attention cette enfant à quinze ans, comment est-ce qu’on réfléchit et comment est-ce qu’on regarde le monde et les adultes quand on a cet âge là ? » Mais je n’ai pas du tout puisé dans mes souvenirs, j’ai préféré inventer complètement quelque chose en fonction de la psyché du personnage. En tout cas, de ce que je projète en elle.