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SWING

En vacances d’été chez sa grand-mère, Max, 10 ans, se prend de passion pour le jazz manouche. Après quelques aventures pour trouver une guitare, Miraldo, virtuose en la matière, accepte de lui donner des cours de guitare. Ces leçons amènent Max à rencontrer la communauté manouche et plus particulièrement Swing, une jeune fille farouche au tempérament explosif qui a tout du garçon manqué…

Critique du film

Déjà vingt ans que le film Swing est sorti et sa réédition permettra peut-être de mieux faire connaître le cinéma de Tony Gatlif : un cinéma épris de liberté, de partage, de métissage et de musique. Un cinéma simple et humble qui avec peu de moyens fait passer beaucoup d’émotions et de sensations. 

Dans une banlieue sensible de Strasbourg, le jeune Max, âgé de dix ans, souhaite être initié au jazz manouche. Après avoir été roulé dans la farine lors de l’acquisition d’une guitare, le jeune garçon fait la connaissance de Miraldo – joué par Tchavolo Schmitt, authentique virtuose du jazz manouche – à qui il demande s’il peut lui donner des cours. Le grand Miraldo accepte à condition de recevoir quelque chose en échange. Histoire peut-être de responsabiliser l’enfant et de lui faire prendre conscience de la valeur de toute chose. L’enfant sachant lire et écrire, il en sera quitte pour rédiger quelques lettres à l’administration. 

La bienveillance de ce professeur de guitare éclate à chaque instant, mais ne l’empêche nullement de se montrer exigeant. Véritable maître dans son domaine, il remarque chaque imperfection, chaque relâchement et les traque impitoyablement. Car la musique est en quelque sorte sacrée, ne doit pas être malmenée. A la fois très marqué par son identité manouche et en même temps universel comme toute musique, le jazz joué par Miraldo est une invitation à la fête et aux rencontres avec des musiciens juif et arabe – Ben Zimet et Abdellatif Chaarani. Ces moments de musique filmés live par Tony Gatlif constituent de très beaux moments, où la générosité, la tolérance et le métissage s’allient à la dextérité des interprètes.

Swing film

Mais l’apprentissage de Max ne concerne pas que la musique. Sa rencontre avec Swing jeune manouche espiègle au physique androgyne va le bousculer et le sortir du carcan familial et social qui le maintenait prisonnier. Et Swing va l’initier à sa culture et à un état d’esprit, une philosophie qui est entre autres celle de l’instant, de la fête, une fête de chaque instant qui s’appuie aussi sur la nature et qui nous vaut de très belles déambulations et courses dans la forêt magnifiquement filmée par le réalisateur. 

Malgré les côtés festifs, ludiques et parfois oniriques, nulle trace d’angélisme dans cette œuvre qui évoque aussi avec émotion la tragédie d’un peuple ostracisé et persécuté qui connut également la déportation lors de la seconde guerre mondiale. Swing offre une vision belle et triste de la vie qui apporte son lot de joies mais aussi de tristesse et de souffrances. Réédité par Malavida, Swing est une œuvre attachante et sensible, poétique et profonde sur le thème de l’apprentissage celui de la musique, de l’amour et de la vie. 

Bande-annonce

8 juin 2022 (ressortie) – De Tony Gatlif, avec Tchavolo SchmittLou RechMandino Reinhardt