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UN HIVER EN ÉTÉ

Dix personnages surpris par un froid glacial en plein été. Des rencontres, de la solitude, de l’espoir, de la peur, de l’amour, une chanson, la lutte des classes, et des rêves. Dix fragments d’humanité qui forment un tableau impressionniste de la France, aujourd’hui. Un hommage aux Nymphéas.

Critique du film

Trois ans après le COVID et nos angoisses de fin du monde, Laetitia Masson s’attaque à la comédie romantique et y insuffle un zeste de réflexion climatologique qui n’est pas sans rappeler nos préoccupations durant le confinement : si c’est vraiment la fin, avec qui voulons-nous être ? Et comment vivre notre vie ?

Façon Love Actually, une dizaine de personnages se croisent par hasard et entreprennent de tomber amoureux plus ou moins chaotiquement. Si l’idée n’était pas mauvaise et que le titre était très poétique, Un hiver en été se vautre pourtant dans les pires travers possibles dès les premières minutes : intrigues inintéressantes, dialogues affligeants, le film prend rapidement les allures d’un mauvais téléfilm mélodramatique. Sur fond de violons censés nous tirer les larmes, la réalisatrice s’évertue à nous faire réfléchir au couple, à la solitude et à la société en nous présentant une brochette de personnages brisés et esseulés qui agacent et n’émeuvent pas ; de Pablo Pauly en prostituée trans endettée à Clémence Poésy en SDF peintre, Un hiver en été semble réunir tous les clichés possibles et imaginables sur la beauté de l’âme humaine sans jamais parvenir à en tirer quoi que ce soit.

Le film prend l’eau lorsqu’entrent en scène Elodie Bouchez et Cédric Kahn, dans le rôle d’un couple d’amants maudits qui se recroisent par hasard, et achève de se tirer une balle dans le pied en se refermant sur un attentat qui n’est ni crédible, ni nécessaire à l’histoire. Trame d’arrière-plan mal exploitée, la question du climat, qui était pourtant le point narratif le plus intéressant, est quant à elle très vite évacuée et se résume à quelques inserts disgracieux de témoignages étudiants sur le futur de l’humanité. On saluera quand même la performance de Nora Hamzawi qui, malgré cette débâcle, réussit à tirer son épingle du jeu et à faire sourire, le temps d’un échange savoureux avec Benjamin Biolay. Le reste, malheureusement, ne mérite pas d’être retenu.

Bande-annonce

22 mars 2023 – De Laëtitia Masson, avec Benjamin Biolay, Élodie Bouchez et Judith Chemla.




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