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REFLECTION

Un chirurgien tente de reconstruire sa relation avec sa fille et son ex-femme après l’expérience traumatisante d’une prise d’otage dans la zone de conflit de l’Ukraine orientale.

 Critique du film

Le nouveau film de Valentyn Vasyanovych (monteur et producteur sur The Tribe) avait été présenté à la Mostra de Venise 2021 et y faisait l’objet de trois nominations. Il en était reparti sans prix et avait été accueilli assez fraîchement par une partie de la critique lui reprochant sa violence et sa froideur. Si le film s’avère violent, dans le sens qu’il décrit assez frontalement ce qu’est la guerre, on ne peut lui reprocher d’être complaisant. De même, sa vision clinique du monde et d’un conflit semblent tout à fait cohérente avec la volonté d’en montrer l’horreur et l’indicible.

La première scène du film dévoile plusieurs protagonistes au premier plan, dont le chirurgien, personnage principal de l’histoire et son ex-femme. À l’arrière-plan, derrière une paroi vitrée qui forme comme un second écran, leur fille et d’autres enfants se livrent à une séance de paint-ball. La violence de leur jeu préfigure déjà celle de la guerre à laquelle on va assister.

Ce travail sur le cadre, très présent dans Reflection, renvoie à la notion de tableau, avec une vraie recherche esthétique et de construction picturale.  Le chirurgien lors de la guerre entre la Russie et l’Ukraine va non seulement assister à des scènes terribles où l’homme n’est plus qu’une chose aux yeux de son ennemi, mais être lui-même victime de séquestration et de torture. Obligé après un certain temps de captivité à faire une déclaration enregistrée, dans laquelle il affirme ne pas avoir été maltraité, Le chirurgien recouvre la liberté mais retrouvera-t-il aussi le goût de la vie ?

Vasyanovych signe un film âpre, dur et exigeant sur la guerre et sa violence, mais aussi celle du monde. Mais, au-delà de la description d‘une guerre, il est aussi question de résilience. Peut-on renaître à la vie après avoir connu le pire ? Le réalisateur insiste sur le fait que tout dans son film est vrai. Il a choisi d’en faire un film éprouvant par ses images et par ce qu’il demande au spectateur, ne reniant rien à sa démarche artistique.


Les Arcs Film Festival 2021 // Hors compétition


À venir sur Le Bleu du Miroir : notre interview du réalisateur




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