LE PASSAGER N°4
Critique du film
Révélé avec son premier long-métrage, Arctic, un survival minimaliste porté par l’immense Mads Mikkelsen, Joe Penna n’a pas tardé à attirer l’attention et s’est vu proposer un projet de science-fiction par le géant du streaming, Netflix, qui ne manque pas de mettre la main sur les auteurs montants. Comme pour Arctic, on retrouve dans Le passager n°4 un cadre épuré et l’assemblée de personnages est réduite – un peu moins tout de même que dans le film de survie où le comédien danois était le seul comédien (parlant) de la distribution.
Avec économie de moyens, il présente rapidement les trois astronautes qui embarquent pour une mission de deux ans vers la planète rouge. Anna Kendrick, Toni Collette et Daniel Dae Kim incarnent ces trois protagonistes dont on ne sait grand chose au départ mais dont le passif et le tempérament se révèlent progressivement, au détour d’une conversation. Lors qu’ils découvrent un passager accidentel, ils sont pris de court et ne peuvent plus rebrousser chemin. Mais cette mission, initialement préparée pour trois individus, va se révéler bien plus éprouvante psychologiquement alors que les ressources en oxygène et en alimentation pourraient bien manquer jusqu’à destination.
Cette expédition ambitieuse et dangereuse est désormais mise en péril tandis que l’équipage officiel se retrouve progressivement enfermé dans un impossible dilemme moral. Si Le passager n°4 ne cherche pas le spectaculaire et tente de tirer profit de son économie de moyens pour privilégier réalisme et psychologie, on regrette que cette tragédie spatiale ne décolle jamais véritablement, confinée dans un dépouillement peu attractif et des échanges techniques abscons et superflus.
Bande-annonce
22 avril 2021 (Netflix) – Réalisé par Joe Penna