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L’ENFANT DU DIABLE

 

Un compositeur dont la femme et la petite fille viennent de mourir dans un accident s’installe dans une maison isolée ou quelqu’un ou quelque chose cherche à entrer en contact avec lui.

 Critique du film

Sixième film de Peter Medak, réalisateur hongrois ayant principalement travaillé en Grande Bretagne et aux Etats-Unis et surtout connu pour Romeo is bleedingThe Changeling – titre français L’Enfant du diable – a été réalisé en 1980 au Canada, mais aussi dans différentes villes des Etats-Unis comme New York ou Seattle. Ce titre français s’avère moins représentatif du film de Peter Medak et même assez trompeur. Peut-être avait-il vocation à attirer les spectateurs en surfant sur le succès d’œuvres fantastiques ou d’horreur des années 70 comme L’Exorciste ou La Malédiction, mais c’est plutôt à Ne vous retournez pas que le long-métrage The Changeling fera penser. Pour sa thématique du deuil et son mélange de profonde tristesse et d’angoisse. On peut aussi penser à un autre très bon film, mais celui-ci réalisé après, en 1983 : Dead zone. La similitude vient cette fois de l’enquête que va mener en quelque sorte le personnage de George C. Scott et de la notion d’injustice à réparer ou de crime à éviter.

L’intrigue de L’enfant du diable aurait été inspirée par une histoire réellement vécue par Russell Hunter, écrivain qui aurait connu une histoire très ressemblante lorsqu’il habitait dans un manoir où il fit la découverte d’un vieux journal. Ici un compositeur vient s’installer dans une maison immense, après avoir perdu dans un accident sa femme et sa fille. Il entend des sons assourdissants à heures fixes. Que se passe-t-il ? Veut-on communiquer avec lui ? Mais qui ? Et pour lui faire comprendre quelle vérité ?

Le terme changeling – traduction littérale du titre original – fait allusion à certains folklores et évoque l’idée de leurre déposé à la place d’un nouveau-né. La demeure où séjourne le compositeur, labyrinthique, impressionnante par ses dimensions et son aspect renvoie également à La Maison du diable de Robert Wise, grand classique de la terreur psychologique. On a ici un film d’épouvante, mais sobre et adulte par son thème et son traitement. Pas d’ostentation, de surenchère dans la mise en scène. Une caméra subjective vient parfois distiller un malaise ; les effets sonores – toujours très importants dans ce type de film, car souvent plus efficaces que des images effrayantes – viennent renforcer la peur qui monte crescendo. Plusieurs scènes sont réellement impressionnantes, comme la séance de spiritisme ou les découvertes que fait le compositeur dans certains recoins de la maison. 

La photographie signée John Coquillon, chef opérateur ayant travaillé plusieurs fois avec Sam Peckinpah – Croix de ferLes Chiens de paille – constitue un des atouts non négligeables du film, restituant une texture de l’image assez glauque et restituant une ambiance dépressive. La bande originale de Rick Wilkins apporte également beaucoup à l’univers proposé par Peter Medak.  George C. Scott livre une des très belles interprétations de sa carrière, bien entouré par son épouse à la ville Trish Van Devere – qui remporta le Prix Génie de la meilleure actrice étrangère pour ce rôle – et par Melvyn Douglas, inquiétant dans le personnage du sénateur.


Considéré comme un des meilleurs films d’épouvante, The Changeling a remporté de nombreux prix mérités à sa sortie mais reste un film assez rarement projeté malgré sa notoriété. Il est disponible depuis le 1er décembre 2021 en combo Blu-Ray / DVD dans la collection Make My Day, édité par Studio Canal, avec en suppléments une présentation du film par Jean-Baptiste Thoret mais aussi une analyse de Fausto Fasulo, rédacteur en chef de Mad Movies.

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