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IL ÉTAIT UNE FOIS PALILULA

Roumanie, années 60.  Serafim, un jeune diplômé de la faculté de médecine, est amené par un sombre caprice du destin dans la vile de Palilula. Au milieu de nulle part.  Palilula est une ville fantôme, perdue au milieu de la plaine vallahienne. Une zone de quarantaine, un sanatorium, un hôpital improbable, une clinique gynécologique où jamais aucun enfant n’est né. On peut arriver à Palilula mais pas en repartir. On ne sait jamais sises habitants mentent, rêvent ou vivent réellement. Le jeune docteur Sérafim ne pourra pas exercer son métier de pédiatre, dans cette ville sans enfant. Il se noiera dans le miel doux et empoisonné du lieu, comme une mouche attrapée par une grenouille.   

Critique du film

Tourné en 2012 par Silviu Purcarate, grande figure du théâtre roumain, Il était une fois Palilula est la première réalisation cinématographique de cet artiste, qui s’est inspiré des souvenirs de jeunesse d’un ami. On suit Sérafim, pédiatre, qui arrive dans une petite bourgade après avoir été embarqué dans une locomotive très animée et  curieusement remplie de personnages fantasques. On prévient le jeune médecin qu’un piège l’attend peut-être. Palilula serait une ville sans enfants, d’où la question du bien fondé de sa venue. Papa Pantelica, qui l’a fait venir et qui passait pour être le meilleur médecin de la ville vient de mourir. 

Très rapidement, Sérafim comprend qu’il vient de débarquer dans un endroit insolite : des photos qu’il consulte s’animent, il rencontre des personnages pour le moins étonnant : des pharmaciennes jumelles, un hermaphrodite qui change de sexe selon la pleine lune ou la nouvelle lune, des médecins farfelus ou des membres éminents du parti.

Des rumeurs courent sur Papa Pantelica, tandis que Sérafim ne peut pas exercer son véritable métier en l’absence d’enfants et se retrouve assigné à une tâche subalterne. Le chaos semble régner pour le meilleur, avec des éclats d’hédonisme, d’amour de la chair et de la plaisanterie, mais aussi pour le pire quand la médecine semble parfois n’être qu’une mascarade. 

Se trouve dans dans un rêve ou dans la réalité ? Ce délire visuel, ces personnages picaresques, parfois bon enfant, parfois effrayants constituent-ils les représentants d’un monde féérique, exonéré des affres de la réalité, ou bien les personnages qui peuplent un cauchemar ? On sent bien la formation théâtrale du réalisateur dans sa mise en scène spectaculaire, ample qui donne une grande place à l’inventivité, au délire visuel. On retrouve également de belles influences comme celles de Fellini et de Kusturica. 

Accompagné d’une très belle bande son, ce film original, plastiquement très réussi et parsemé de moments fous, drôles ou inquiétants, nous emmène dans un voyage insolite parfois hilarant et parfois déstabilisant. Entre rire et malaise, difficile de rester indifférent à ce film inclassable et mystérieusement resté quasiment invisible en France jusqu’à maintenant – il avait seulement été diffusé dans le cadre de l’Etrange Festival en 2021. 

Bande-annonce




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