BILAN | Les meilleurs films de février 2025
CHAQUE MOIS, LES MEMBRES DE LA RÉDACTION VOUS PROPOSENT LEUR FILM PRÉFÉRÉ LORS DU BILAN DU MOIS, CELUI QU’IL FALLAIT DÉCOUVRIR À TOUT PRIX EN SALLE OU DANS VOTRE SALON (SORTIES SVOD, E-CINEMA…). DÉCOUVREZ CI-DESSOUS LES CHOIX DE CHAQUE RÉDACTEUR DE LE BLEU DU MIROIR POUR LE MOIS DE FÉVRIER 2025.
Le choix de François-Xavier Thuaud
Février, c’était un peu un éléphant dans un magasin de porcelaine avec The Brutalist dans le rôle du pachyderme. La porcelaine retenue aurait pu venir d’Iran (Mon gâteau préféré), d’Italie (Prima la vita) ou de France (L’Attachement) mais c’est d’Islande que nous est arrivé When the Light Breaks, après un passage, l’an dernier, par le Festival de Cannes. Runar Runarsson signe un drame dans lequel le deuil et le secret s’unissent à l’ombre de l’absence. Dans la lumière opalescente de l’été islandais, il filme la solitude d’une jeune femme condamnée au secret. Le film dessine une ligne de flottaison sur laquelle Una (étonnante Elín Hall, tout en tâche de rousseurs et hébétude) surfe pour ne pas tomber. À l’ivresse de la douleur, When the Light Breaks ajoute, comme une sorte de contre-pied au Feu follet de Louis Malle, l’avant)goût d’une volupté à reconquérir, transparente et stoïque. Le film dure 1h20, pas de temps à perdre.
Le choix d’Antoine Rousseau
Si sa durée de 3h35 (entracte compris) peut légitimement intimider, il faut reconnaître à The Brutalist une vraie cohérence dans le choix de cette durée fleuve. De par sa structure en deux parties étalées sur plusieurs années, le film de Brady Corbet prend le temps d’explorer les traumas de l’après-guerre, via le parcours d’un survivant de la Shoah, émigrant aux Etats-Unis. La promesse d’une réussite individuelle se heurte rapidement aux mensonges du rêve américain (illustré dès l’ouverture du film par un plan de la statue de la liberté à l’envers). Le réalisateur traite ces problématiques avec une force évocatrice souvent impressionnante, même si le film frôle par moment l’indigestion de par son recours excessif au symbolisme dans sa deuxième partie. Sans doute pas le grand film qu’il aspire à être, The Brutalist reste une proposition de cinéma d’une ambition et maîtrise rare, qui pose les bonnes questions au bon moment !
Le choix de Fabien Genestier
Le premier film d’Antoine Chevrollier est un coming-of-age en milieu rural particulièrement réussi, abordant les thèmes classique du genre (construction de soi, relations parents-enfants, rêve d’émancipation…) mais également des questions plus spécifiques (deuil, homophobie…). Le film ne révolutionne certes pas le genre mais s’avère parfaitement juste dans sa façon de filmer son personnage principal, de sa relation touchante d’authenticité avec son meilleur ami à son impuissance désarmante face à une injustice révoltante. La Pampa est magnifiquement porté par ses deux acteurs principaux, révélant le talent d’Amaury Foucher et confirmant celui de Sayyid El Alami.
Le choix de Victor Van de Kadsye
Pour son retour dans les salles françaises, Soderbergh réitère son récit familial déconnecté en y imbriquant le genre codifié de la maison hantée. La particularité de Presence : nous sommes du point de vue intégrale du fantôme qui hante les lieux. Une expérience bluffante, aussi haletante pour son aspect thriller que bouleversant dans sa peinture pleine d’amertume de la famille bourgeoise américaine.
Le choix de Tanguy Bosselli
En ces temps de règne de l’instantané et d’économie de l’attention, la compilation Strip-Tease Intégral fait du bien. Cinq histoires touchantes, farfelues, parfois empreintes d’une fascinante banalité, qui font rire et émeuvent. Malgré sa durée très courte, le film prend son temps pour esquisser ses personnages et les rendre universels.