LINGUI, LES LIENS SACRÉS
Critique du film
En 2010, Mahamat-Saleh Haroun présente Un Homme qui Crie, avec lequel il remporte le Grand Prix. Le cinéaste tchadien revient en compétition officielle avec un nouveau long-métrage, Lingui, les liens sacrés, dans lequel il évoque le combat d’une mère et d’une fille pour l’avortement, dans la banlieue de N’djaména, où la pratique est encore illégale.
Dans un Tchad encore très pieux, Maria, quinze ans, est expulsée de son école car elle est enceinte. D’abord révulsée, sa mère prend peu à peu conscience de l’urgence de la situation, malgré le poids de la religion. A travers ces deux femmes courageuses, Mahamat-Saleh Haroun esquisse les traits d’une solidarité féminine qui s’opère dans le secret, face à l’oppression patriarcale qui impose un contrôle total du corps féminin.
Sous une forme certes classique, Lingui dresse le portrait délicat de cette sororité souterraine et tient principalement de la force politique de son sujet, à qui l’on pardonne la mise en scène un peu convenue. Mahamat-Saleh Haroun signe un joli long-métrage qui rappelle que les droits des femmes à travers le monde sont encore loin d’être totalement acquis.
Bande-annonce
8 décembre 2021 – De Mahamat-Saleh Haroun, avec Achouackh Abakar, Rihane Khalil Alio