LA VOIE DE L’ENNEMI
Garnett, ancien membre d’un gang du Nouveau Mexique vient de passer 18 ans en prison pour meurtre. Avec l’aide d’Emily Smith, agent de probation chargée de sa mise à l’épreuve, il tente de se réinsérer et de reprendre une vie normale. Mais Garnett est vite rattrapé par son passé. Le Sherif Bill Agati veut lui faire payer très cher la mort de son adjoint.
À la recherche du bonheur
Très libre transposition de Deux Hommes dans la Ville, La Voie de l’Ennemi est un film fort sur la rédemption vouée à l’échec d’un ex-détenu en liberté conditionnelle. Incarné à la perfection par un Forest Whitaker amaigri, le personnage de Garnett crève l’écran pendant les deux heures du film. Continuellement en quête de cette paix qu’il ne parvient à trouver, il sera malheureusement très vite rattrapé par son passif. Nous suivons, impuissants, les évènements qui le mèneront inexorablement à sa perte et qui le pousseront à cette finalité macabre dévoilée dès la scène d’introduction.
L’alchimie entre William (Forest Whitaker) et Teresa (Dolores Heredia) fonctionne relativement bien à l’écran même s’il lui manque malgré tout ce petit plus qui ferait rayonner cet amour pur et simple. Sous la direction de Rachid Bouchareb (Hors la loi, Indigènes), ce casting trois étoiles est très bien dirigé. Sa réalisation simple et les images soignées nous plongent dans ces paysages désertiques symboles de la désolation de cet homme. La caméra de Bouchareb n’est pas irréprochable mais il a le mérite de filmer chaque instant avec une intensité palpable et nous pousse véritablement à ressentir l’empathie de ses personnages.
Véritables obstacles sur la route de Garnett, Terence (Luis Gonzales) et Bill Agati (Harvey Keitel) ne cessent de faire ressurgir les démons du passé. L’ancien partenaire de gang et le populaire shérif, hanté par la mort de son adjoint, vont faire émerger cette colère que William canalise par le biais d’une vie simple et pieuse. Mais ce harcèlement sera si intense qu’il le conduira à sa perte. Notons également la prestation de Brenda Blethy, excellente dans son rôle d’agent de probation tenant tête au shérif obsessionnel.
La Voie de l’Ennemi, film imparfait mais sincère, nous raconte efficacement une quête de rédemption inachevée d’un personnage arpentant les sentiers de la perdition.
La ficheLA VOIE DE L’ENNEMI
Réalisé par Rachid Bouchareb
Avec Forest Whitaker, Harvey Keitel
France/Etats Unis – Polar, drame
7 mai 2014
Durée : 118 min