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OK ! MADAM

Un couple de commerçants sans histoire de Séoul, Mi-yeong et Seok-hwan, gagne un voyage à Hawaii. Ils s’envolent avec leur fille pour leurs premières vacances ensemble à l’étranger. La joie est cependant de courte durée quand des agents nord-coréens infiltrés à bord prennent l’avion en otage. Mais rien ni personne ne saurait détourner Mi-yeong et Seok-hwan de leurs vacances à Hawaii…

Avant-propos

En ces temps d’incertitude généralisée, l’organisation d’un festival de cinéma tient du parcours du combattant. C’est dans ces conditions que s’est tenue, ce mardi 27 octobre 2020, la cérémonie d’ouverture de la 15ème édition du Festival du Film Coréen à Paris. Avancée à 17 heure (couvre-feu oblige), dans la grande salle du Publicis Cinéma sur les Champs-Elysées, la présence d’une assemblée réunie pour cette occasion était une petite victoire en soi.

L’équipe organisatrice a dû réagir dans l’urgence, il y a dix jours, lorsque le gouvernement a décrété un couvre-feu. L’annulation pure et simple du festival a été un temps envisagé. Mais fort heureusement, la passion a pris le dessus sur la résignation, sans doute portée par les appels du public à maintenir le festival.  Il aura fallu modifier tout le planning, réduire le nombre de séances et avancer les horaires pour permettre aux spectateurs d’être chez eux dès 21h, mais le plus important est là, le Festival a commencé !

Comme l’a bien dit David Tredler, le Chef programmateur du FFCP, lors de cette cérémonie d’ouverture, il aurait sans doute pleuré il y a tout juste un an à l’idée d’une salle à moitié vide. Mais beaucoup de choses se sont passées depuis un an. Les temps ont changé, nos perceptions aussi, et les échecs d’hier sont devenus les succès d’aujourd’hui. Cette année, avec les mesures de distanciation, une salle à moitié pleine, c’est une séance complète et donc un beau succès.

FFCP 2020

Bien évidemment, cette année ne sera pas comme les précédentes : moins de séances, pas d’invités ni de rencontres, il faudra se contenter des vidéos de présentations envoyées par les équipes restées au pays. Exceptionnellement, il n’y aura pas non plus de Prix du Public remis parmi les films sélectionnés dans la section « Paysage » – en revanche, les prix pour les Courts-métrages sont maintenus. Mais ce qui ne change pas, c’est que le public, certes masqué et bien conscient de cette réalité, continue de répondre présent, impatient de découvrir ce que l’industrie cinématographique foisonnante de Corée nous réserve pour cette nouvelle itération si particulière.

Plus que la projection de ce film sympathique, ce qu’il faut retenir de cette première journée, c’est que le FFCP a commencé. Et le reste de la programmation nous laisse espérer de belles découvertes dans une édition placée, plus que jamais, sous le signe du féminisme, avec des films qui continuent de s’interroger sur la place de la femme dans la société coréenne. Alors que plane au-dessus du Festival la possibilité d’un reconfinement (et que nos voisins italiens et belges ont décidé de refermer les salles de cinéma), réjouissons-nous de cette opportunité qui nous est offerte, et profitons-en le temps que ça dure ! La 15ème édition du Festival du Film Coréen à Paris se déroulera (si tout va bien) jusqu’au 3 novembre.

Critique du film

Venons-en donc à ce qui nous intéresse et parlons cinéma, puisque c’est pour cela que se sont battus les organisateurs, afin que l’on puisse continuer à vivre notre passion et parler cinéma. Pour célébrer l’ouverture de cette 15ème édition, le choix s’est des programmateurs s’est donc porté sur OK ! Madam de Lee Cheol-ha, une comédie d’action comme la Corée du Sud en produit régulièrement. Le film a connu un beau succès dans son pays puisque qu’il a dépassé les 1,2 millions de spectateurs à l’été 2020.

Avec ce film en ouverture, le choix a été fait de se tourner vers une comédie d’action légère. On peut y voir la volonté de trancher avec la morosité ambiante, et d’offrir aux spectateurs l’occasion de rire, chose devenue rare ces derniers temps. Trouver le film adéquat pour lancer cette édition a sans doute été difficile. De nombreux films ont vu leur sortie reportée en raison de la pandémie, et les quelques festivals maintenus se sont partagés les films restants.

OK madam

On retrouve dans le film de Lee Cheol-ha, les bons et les mauvais aspects de ce type de comédies made in Corée, avec des gags efficaces et des personnages exubérants (pour ne pas dire hystériques), ce qui a le mérite de conférer une énergie au film, mais à aussi l’inconvénient de lasser quelque peu sur la durée. Heureusement, les séquences d’action sont bien menées et les moments de bravoures apportent un supplément de rythme bienvenu au métrage. 

Le metteur en scène a aussi pris soin de ménager des effets de surprise réguliers qui, s’ils peuvent paraître artificiels, donnent une dimension supplémentaire à un scénario somme toute léger. Le film suit un couple de petits commerçants et leur fille qui partent pour Hawaii après avoir gagné un concours. À bord de l’avion qui les mène à destination, ils se retrouvent au milieu d’une prise d’otage qui va permettre à chacun de révéler sa vraie nature. 

Le film est porté par la star coréenne Uhm Jung-hwa, connue aussi bien comme actrice que comme chanteuse pop en Corée. Elle est accompagnée par Park Sung-woong qui s’était fait remarquer en 2013 dans le thriller New World de Park Hoon-jeong. Bien qu’ils en fassent souvent un peu trop, le duo fait preuve d’une énergie communicative et d’un sens aigu de l’autodérision. Par ailleurs, on prend également plaisir à apercevoir quelques têtes connues dans des rôles secondaires, comme Jeong Man-sik dans le rôle du pilote, et que l’on a pu voir auparavant dans Breathless (Yang Ik-joon, 2008), The Murderer (Na Hong-jin, 2010) ou Hard Day (Kim Seong-hun, 2014).

Bande-annonce




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