NOUS, LES CHIENS
Critique du film
Présenté au festival d’Annecy 2019, Nous, les chiens de Oh Sung-yoon et Lee Choon-Baek a été acquis par The Jokers, qui se lance ainsi dans l’animation familiale. Un bon coup de flair, qui devrait pouvoir plaire aux petits sans négliger les grands.
La singularité principale réside dans son animation mixte. Les paysages 2D dessinés à la main donnent à l’image une architecture stable de lignes prononcées, inspirés par la peinture coréenne classique. Dans ce cadre, les personnages animés en 3D ne s’en distinguent que mieux. Sans fioriture, les traits simples de leurs expressions leur donnent une familiarité immédiate, proche d’un style d’animation « à l’américaine ».
Du reste, cette histoire de chiens abandonnés ne s’arrêtent pas au regard enfantin, sachant toucher à une noirceur exercée par les humains (la relégation des indésirables en marge, la marque de la maltraitance, les pratiques anti-écologiques). Par l’intermédiaire de la figure principale de Moong-chi, chien fougueux n’ayant pas encore sombré dans le cynisme et l’auto-dépréciation, commence un récit d’apprentissage en groupe de l’indépendance et du bonheur renouvelé.
Et bien que la narration d’aventure s’essouffle dans sa deuxième partie, elle sait se redresser dans un final fou qui tranche avec tout ce qui a pu précéder. [SPOILER] Véritable scène comique coréenne avec des militaires à profusion, Moong-chi se dévoile tel un dieu se riant des hommes et de leurs frontières, transformant un « no man’s land » en un nouvel espace de paix.
Bande-annonce
22 juin 2020 – Réalisé par Oh Sung-yoon et Lee Choon-Baek