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LAROY

Ray découvre que sa femme le trompe et décide de mettre fin à ses jours sur le par­king d’un motel. Juste avant de pas­ser à l’acte, un incon­nu fait irrup­tion dans sa voi­ture, pen­sant avoir affaire au tueur qu’il a enga­gé. Décon­te­nan­cé par ce qui­pro­quo, Ray finit par accep­ter la mis­sion, per­sua­dé que les gens vont enfin le res­pec­ter. Le plan devait être simple. Mais très vite, Ray se retrouve pris dans un engre­nage dont il va devoir se sor­tir avant qu’il ne soit trop tard…

CRITIQUE DU FILM 

Couronné du Grand Prix, mais aussi du Prix du public et du Prix de la critique, LaRoy, le premier long-métrage du californien Shane Atkinson est reparti grand vainqueur de la 49e édition du festival de Deauville. Une petite ville au fin fond des États-Unis, un quiproquo, des meurtres, le tout teinté d’un humour très noir : l’intrigue de ce thriller comique rappelle évidemment Fargo et le cinéma des frères Coen. 

Shane Atkinson nous conte l’histoire de Ray, un homme a qui la vie n’a pas fait de cadeau. Trompé par sa femme, trahi par son frère, il n’y tient plus et achète une arme dans le but de mettre fin à ses jours. John Magaro (qu’on a pu apprécier dans First Cow et Showing Up de Kelly Reichardt, mais aussi Past Lives de Celine Song) incarne à la perfection ce personnage pathétique et attachant, à la témérité surprenante. De sa diction à ses mimiques, il porte sur ses épaules une très grande partie du potentiel comique du film. 

La vie de Ray bascule dans une spirale infernale lorsqu’un inconnu le confond avec un tueur à gages : s’ensuit alors une série de rebondissements entre meurtre, enquête, chantage et trahison. Dans cette aventure, Ray peut compter sur le soutien non sollicité de son vieil ami Skip (Steve Zahn), un détective privé amateur habillé comme un cow-boy, dont le culot et le franc-parler nous rappellent notre cher Saul Goodman (Better Call Saul). 

LaRoy

Tourné en seulement 22 jours, le long-métrage parvient à réunir une mise en scène impeccable, des ruptures de ton intéressantes et de très bonnes performances d’acteurs (comme celle du glaçant Dylan Baker, qu’on croirait né pour jouer un tueur). Mais s’il nous offre un bon moment de divertissement, quelques éclats de rire et une belle histoire d’amitié entre Ray et Skip, LaRoy finit par s’essouffler. Est-ce le scénario tentaculaire, l’enchaînement des gags ou les trop nombreux clichés sollicités (le mari loser trompé par sa femme, ancienne reine de beauté et son frère cupide, pour ne citer que celui-ci) qui nous lassent ? 

Si on suivra avec curiosité les prochains travaux de Shane Atkinson, on ne peut rapprocher la découverte du très plébiscité LaRoy avec le vrai choc cinématographique que fut l’inoubliable Aftersun de Charlotte Wells, vainqueur du Grand Prix à Deauville l’an dernier. 


17 avril 2024


Deauville 2023 – Grand Prix, Prix du Public et Prix de la Critique




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