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CHANSON DOUCE

Paul et Myriam ont deux enfants en bas âge. Ils engagent Louise, une nounou expérimentée, pour que Myriam puisse reprendre le travail. Louise se montre dévouée, consciencieuse, volontaire, au point que sa présence occupe une place centrale dans la famille. Mais très vite les réactions de Louise deviennent inquiétantes.

Critique du film

En 1997, Louise Woodward, une jeune fille au pair, fit parler d’elle pour avoir maltraité un bébé dans la famille chez qui elle était employée. Lors de son procès, l’avocat de la plaidante avait mis en cause les parents et notamment la mère, qu’elle jugeait trop absente, soulevant le débat aux Etats-Unis sur la responsabilité parentale… En 2012, à New-York, deux enfants poignardés par leur nourrice qui tente par la suite de se trancher la gorge. Les raisons de son acte de violence demeuraient floues, bien que la folie et une relation détériorée avec les parents ont été avancées lors du procès.

À partir de ces deux faits divers glauques, Leïla Slimani a imaginé Chanson douce, un roman (récompensé du prix Goncourt en 2016) qui se voit porté à l’écran par Lucie Borleteau (réalisatrice de Fidélio, l’odyssée d’Alice) avec la complicité de Maïwenn Le Besco (Polisse) et surtout Jérémie Elkaïm au scénario.

Dépendance mutuelle

Dans Chanson douce, le plus inquiétant se déroule en plein jour, dans un espace qui devrait normalement représenter un havre de paix et sécurité : la maison. La Louise interprétée par Karin Viard, douce et parfaitement présentable, débarque dans la vie de Paul et Myriam alors que cette dernière désire (légitimement) retrouver sa vie professionnelle et sa vie de femme comme d’épouse plutôt que de traverser les journées entre les biberons et les diverses tâches ménagères. Peu à peu, le piège de la dépendance mutuelle conduit les différents protagonistes vers une impasse anxiogène.

Entre chronique domestique et thriller psychologique malaisant, Chanson douce joue avec certaines angoisses et failles contemporaines en introduisant, dans le cadre réconfortant d’un appartement parisien, la folie tranquille derrière la discrétion et la dévotion. Bien que parfois lestée par son manque de rythme, cette version filmique d’un livre acclamé par le public comme la critique est une satisfaisante réussite.

Bande-annonce

27 novembre 2019 – Avec Karin ViardLeïla BekhtiAntoine Reinartz




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