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BLACK WIDOW

Natasha Romanoff, alias Black Widow, voit resurgir la part la plus sombre de son passé pour faire face à une redoutable conspiration liée à sa vie d’autrefois. Poursuivie par une force qui ne reculera devant rien pour l’abattre, Natasha doit renouer avec ses activités d’espionne et avec des liens qui furent brisés, bien avant qu’elle ne rejoigne les Avengers.

Critique du film

Telle une infatigable tégénaire, qui continue inlassablement de tisser la grande toile de son univers cinématographique, et presque deux ans jour pour jour après nous avoir livré le deuxième volet des aventures de la plus célèbre de ses progénitures acariennes, Marvel se greffe une nouvelle fois à nos écrans – cette fois-ci avec une aranéide vétérante : Black Widow.

Dire que l’on attendait plus le retour de Natasha Romanoff dans les salles obscures relève de l’euphémisme. Ayant vu sa sortie repoussée à maintes reprises du fait de la pandémie, et le personnage ayant livré son dernier combat dans Avengers : Endgame, c’est presque onze ans après sa première apparition au sein de la saga que l’espionne russe aura enfin eu droit à son film solo – de quoi, d’emblée, interroger sur la nature même de ce long-métrage. Posé comme un retour aux sources pour sa protagoniste, qui va devoir malgré elle former une équipe avec des figures emblématiques de sa jeunesse, c’est un parcours personnel de reconstruction qui nous est ainsi proposé.

Confié à Cate Shortland, soit la première réalisatrice aux commandes d’un film Marvel en attendant la pâte de Chloé Zhao sur les Éternels, on ne peut ainsi pas vraiment qualifier cet opus d’origin story. En effet, bien que trop souvent réduite à des apparitions annexes au sein des aventures de ses collègues masculins, la Veuve noire y avait vu son arc narratif filé de bout en bout, et c’est sur le modèle plus que bancale d’un Spiderman : Homecoming que ce Black Widow se sert plus qu’il n’explique une partie du passé de son héroïne pour nous conter ce qu’il s’est passé de son côté après les événements de Captain America : Civil War.

UNE FAMILLE FORT MINABLE

S’ouvrant sur une séquence flash-back plutôt réussie qui intrigue quant à la suite des évènements, le film va pour la grande majorité de ses deux heures quinze se concentrer sur les dynamiques entre quatre personnages qui, pour les besoins d’une cause les dépassant à l’époque, avaient campé les rôles d’une parfaite famille américaine pour une mission d’infiltration. Séparés brutalement suite à la découverte de leur véritable identité, le « père », la « mère » et les deux « soeurs » vont se retrouver vingt ans plus tard afin de défaire le terrible général Dreykov, à la tête de l’organisation des Veuves noires totalement sous son emprise depuis son omineuse tour de contrôle, la Chambre rouge.

Si l’idée d’origine pouvait offrir son lot de développements intimistes, interrogeant non seulement sur la profondeur de liens construits sur la base d’un mensonge, tout en offrant un regard féministe sur le libre arbitre, on constate malheureusement très vite que préférant jouer la carte du mélodrame, la grande préoccupation de la formule bien huilée de la firme aux supers-héros reste encore et toujours l’humour, qui atteint un nouveau record de mauvais goût entrecoupé de scènes d’action pénibles à suivre tant leur chorégraphie est brouillonne. Sans doute était-ce le volet de trop pour Scarlett Johansson, pour laquelle on pouvait tout de même espérer un meilleur final après dix années consacrées à la saga. Quant à s’offrir le talent de Florence Pugh pour la réduire au statut de comic relief, singeant les poses de son ainée et un accent russe que son personnage n’a pourtant pas durant l’enfance, le sentiment de gâchis n’en est que renforcé – et ce d’autant plus lorsque pointent ça et là quelques pépites d’émotion brute. Sous couvert de pudeur, les performances de Rachel Weisz et de David Harbour seront passées sous silence.

Pâtissant d’un scénario absent, et d’un manque d’ambition cuisant, Black Widow aurait dû, pourtant, et à défaut de marquer l’univers cinématographique Marvel, rendre un dernier hommage à l’un de ses personnages les plus appréciés. Au lieu de cela on constate, non sans une certaine tristesse, que les araignées de cet univers – qu’elles soient jeunes ou féminines – sont vouées à s’engluer dans la médiocrité pour servir de simples toiles de fond.

Bande-annonce

7 juillet 2021De Cate Shortland, avec Scarlett JohanssonFlorence PughRachel Weisz




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