ACCIDENTAL LUXURIANCE OF THE TRANSLUCENT WATERY REBUS
Martin a essayé de combattre le système, et maintenant il est en fuite. Sara est une artiste conceptuelle. Ensemble, ils rejoignent la commune révolutionnaire à la campagne. La police est sur ses traces. L’inspecteur Ambroz sait que les bonnes questions sont plus importantes que les réponses. Parce que peut-être rien de tout cela n’est vrai.
Critique du film
Accidental Luxuriance of the Translucent Watery Rebus est sans conteste l’un des plus beaux titres de cette compétition Contrechamp, tant il exprime une poésie brumeuse et impénétrable. Derrière cette oeuvre si complexe se cache un seul homme, Dalibor Baric, artiste croate qui expérimente la matière, et raconte une histoire d’amour clandestine sur fond de révolution.
Le réalisateur transforme l’image, et étire l’animation jusqu’à ses limites. Tourné en rotoscopie, l’image floute le réel jusqu’à l’abstraction, s’adressant à l’oeil plus qu’à la raison. Elle devient ainsi le cœur de la narration, et s’imprègne d’une mémoire. D’abord celle des sens, tant elle agit comme une sorte de synesthésie, évoquant une expérience sensorielle du monde, à travers une multitude de techniques, aussi bien le collage que la prise de vue réelle. Mais elle touche aussi à une mémoire de spectateur, contenant en elle des réminiscences d’un héritage cinématographique. Le film transcende son récit par la forme, et interroge sur le regard cinématographique qu’il pose comme existentialiste.
Accidental Luxuriance of the Translucent Watery Rebus s’inscrit dans un héritage expérimental, modelant l’image-matière pour l’ériger comme un absolu. S’il demande un réel investissement de la part de ses spectateur.ice.s qui deviennent acteur.ice.s du récit, il n’en demeure pas moins une anomalie dans le paysage cinématographique et témoigne de la force poétique de l’animation.
Bande-annonce
Présenté en Compétition Contrechamp au Festival international du film d’animation d’Annecy