CARNAGE
Dans un jardin public, deux enfants de 11 ans se bagarrent et se blessent. Les parents de la « victime » demandent à s’expliquer avec les parents du « coupable ». Rapidement, les échanges cordiaux cèdent le pas à l’affrontement. Où s’arrêtera le carnage ?
Ma relative antipathie envers Polanski n’est pas un secret, n’ayant jamais caché mon aversion pour la personne. En tant que réalisateur, celui-ci ne m’a pas toujours emballé. Ainsi, lorsque j’apprends qu’il porte à l’écran la célèbre pièce Le Dieu du Carnage et que la grande Kate (avec un K, hein Neil) fera partie du casting, mon enthousiasme commence à monter. Les présences de Christopher Waltz – génial nazi et seul point fort de Inglorious Basterds – et Jodie Foster viennent renforcer cet intérêt.
Grâce à l’association Yadlayeled qui m’a généreusement invité – et que je tiens à remercier et promouvoir – j’ai pu découvrir le film en avant-première. Ce huit-clos en temps réel est une véritable réussite grâce à un scénario et des comédiens remarquables. Si l’on est parfois assez proche du théâtre filmé, on ne s’ennuie pas un instant et on se réjouit progressivement de la montée en puissance des échanges entre les deux couples parentaux. D’abord courtois et disposés à la diplomatie, la rencontre entre les deux couples va tourner au vinaigre et les masques tomberont dans une escalade de mesquineries tout simplement réjouissante.
Carnage dissimule derrière sa relative sobriété une intéressante observation des comportements sociaux, des dogmes éducatifs et des dynamiques relationnelles, ainsi qu’une misanthropie assez savoureuse finalement. Les dialogues ciselés de Yasmina Reza et ce quatuor de grands comédiens offrent au spectateur un plaisir coupable inouï. Les voir s’affronter dans cet appartement new-yorkais pendant une heure et quart s’avère aussi réjouissant que défoulatoire.
Porté par un casting exceptionnel, Carnage est un huit-clos à la fois hilarant et corrosif.
ROMAN POLANSKI | FRANCE | 80 MIN | 7 DECEMBRE 2011 | KATE WINSLET, JODIE FOSTER, CHRISTOPH WALTZ, JOHN C. REILLY |
Encore un film qui fait beaucoup parler de lui (normal quand le réalisateur s’appelle Polanski), je reviendrai lire ta critique quand j’aurai vu le film, j’essaie de ne pas trop savoir de choses avant de le découvrir pour me faire un avis objectif ! A bientôt ^^
Très bonne critique qui donne envie (si mon porte-feuille ne fait pas défaut contrairement à ce mois-ci !) d’aller le voir à sa sortie 😉
rooh, tu exagères : polanski est probablement l’un des plus grands cinéastes encore vivant ! mais bon, mieux vaut tard que jamais, si il arrive enfin à te convaincre… moi j’ai un peu d’appréhension à découvrir ce film, qui a l’air tellement différent de ce qu’a fait le cinéaste jusque là justement… (même si c’est de toute façon un touche à tout )
A quel moment dans ma critique tu lis un commentaire élogieux à propos de la réalisation de Polanski traduisant que j’ai été convaincu ? ^^
Pour moi les atouts majeurs de Carnage sont le scénario et les interprètes. 😉
Rebonjour Wilyrah, je pense que la réalisation de Polanski est plus intéressant que la mise en scène de Yasmina Reza que j’avais vue au théâtre avec une Isabelle Huppert qui avait l’air de s’ennuyer. J’irai bien entendu. Bonne journée.
J’ai toujours trouvé la mise en scène de Polanski un peu molle ou fade. Ici les dialogues et les acteurs donnent du punch à celle-ci. Je pense que le crédit leur revient, même si pour être totalement de bonne foi il doit bien y avoir une infime partie qui peut être attribuée à RP.
Je suis convaincu par ta critique !!!!! J’ai hâte.
Hum, ca sent le match Shame / Carnage pour le festival d’automne 2…
Chris : si je votais au festival d’automne, « Shame » l’emporterait facilement face à « Carnage », car il est beaucoup plus fort en émotions. Mais « Carnage » est de très bon niveau, et met en valeur 4 acteurs exceptionnels.
J’adore Polanski depuis toujours, et je suis très heureuse que ce film t’ait plu !
Tout de même, la mise en scène de Polanski, c’est tout de même quelque-chose ! Dans The ghost-writer, elle est virtuose, et la dernière scène est une véritable leçon de cinéma. Quant à Carnage, le film m’attire du fait de Polanski, de ses deux actrices, et m’attire beaucoup moins côté Yasmina Reza…
Je n’ai aucune aversion envers Polanski dont j’avais adoré The Ghost writer l’année dernière, mais j’irai voir ce film (ce soir normalement) avec le plus grand enthousiasme juste parce qu’il y a Kate Winslet et Jodie Foster…
Je ne suis pas sur que « défoulatoire » soit dans le dictionnaire, dis-moi… 😉 Autrement je suis bien d’accord…par contre la mise en scène est très réussie…
Oh le vilain ! J’ai justement vérifié avant de poster et il s’avère que ça n’est pas dans le dico en effet, mais je me dis que si Apollinaire peut inventer des mots, pourquoi pas nous ? ^^
Absolument, absolument pas d’accord. 🙂
Rebonjour Wilyrah, réalisateur brillant (comme souvent), acteurs irréprochables mais l’histoire ne vaut pas tripette, c’est surtout les dialogues qui pêchent. Pas mieux que la pièce de théâtre. Bonne fin de soirée.
Parce que j’aime cette chère Kate : alors j’irai voir son film.
Je n’ai pas vu la pièce donc je ne peux comparer mais il semblerait (de ce que j’entends et lis) que ça soit assez proche en effet 😉
J’ai beaucoup aimé aussi ! L’écriture de Yasmina Reza est délicieuse, elle joue beaucoup dans la réussite générale du film. Puis il y a Kate… Je suis triste de la voir vieillir, mais bon.
La pièce est s^rement mieux que le film, qui pêche par une réalisation maladroite, longue et pénible. Heureusement que le quatuor se déchaine. Sinon, c’est très dispensable.
C’est souvent du théâtre filmé j’ai trouvé. Les acteurs sont bons (et les actrices aussi, même si ça aurait été beaucoup mieux avec Cate Blanchett :p ) tout comme les dialogues. Maintenant la mise en scène est pas formidable, pour une fois chez Polanski, et c’est assez prévisible. Thanx pour le lien en tout cas, je vais aller jeter un coup d’œil.
Du théâtre filmé assez plaisant.
Mais le film vaut surtout pour sa direction d’acteur et l’adaptation du scénario. La mise en scène, elle, est très académique, trop pour moi. Contrairement à toi (me semble t-il 😉 ) je préfère de loin le Polanski de ‘Tess’ ou du dernier ‘Ghost Writer’.
[…] [avp] CARNAGE […]
Je trouve dans cette adaptation que l’on voit (malheureusement ? ) les limites du cinéma par rapport au théâtre..Mais tout de même une mise en scène très appréciable. 🙂
Tu avais vu la pièce ?
J’ai ressenti un plaisir coupable de les voir ainsi dans un espace fermé mais après, ça a tourné un peu en rond et je ne demandais qu’une chose : que le film se finit.
Acteurs au top, réalisation qui donne l’impression d’assister à une pièce de théâtre (dans le sens positif) et un cynisme vraiment jouissif. Dommage que l’intérêt ne se maintient pas au-delà d’une heure.
[…] Polanski aime les huis-clos (Repulsion, Carnage). Mais, celui de La Venus à la fourrure, adaptation d’une pièce américaine à succès, […]
[…] comédie de boulevard qui se veut chic et satyrique n’est au final qu’un désastreux Carnage qui devrait vous conduire à ingurgiter quelques litres de bière ou consulter votre cardiologue […]