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CARTE BLANCHE | Les roseaux sauvages

Carte blanche est notre rendez-vous bi-mensuel pour tous les cinéphiles du web. Deux fois par mois, Le Bleu du Miroir accueille un invité qui se penche sur un grand classique du cinéma, reconnu ou méconnu. Pour cette seizième occurence, nous avons choisi de tendre la plume à Brigitte Baronnet, journaliste cinéma pour un site généraliste qui dirige également Les nouveaux cinéphiles. Elle choisit de nous raconter son entrée en cinéphilie avec la découverte de… Les roseaux sauvages.  

Carte blanche à… Brigitte B.

Sélectionner un film pour une carte blanche ? Exercice délicat, presque impossible même ! Comment choisir parmi la multitude des films qui nous viennent à l’esprit et qui, chacun à leur façon, ont marqué notre parcours de cinéphile ?

Pour trancher, j’ai finalement choisi de me souvenir d’un de mes premiers émois de cinéma, un film marquant le début d’une cinéphilie plus personnelle, « intime » même. Comprendre : la découverte d’un autre cinéma que celui que l’on regardait en famille, au cinéma ou à la maison, époque VHS.

A l’âge où l’on est plus facilement attiré par les teen movies, les films pour ados plus ou moins insipides et les comédies grand public, je me souviens avoir découvert un peu par hasard, très probablement lors de sa première diffusion télé, Les Roseaux sauvages d’André Téchiné, à la fin des années 90. Un souvenir assez confus, plutôt des sensations, des images, des sons : d’abord cette photo, cette lumière qui illumine le film ; ces images de « surprise party », sonnant beaucoup plus juste qu’une « Boum » façon Pinoteau, et ces décors dans le Sud de la France autrement plus chaleureux que la région du Nord Est où j’ai grandi ; puis ces jeunes acteurs, dont Elodie Bouchez qui me marquera par la suite profondément dans La Vie rêvée des anges ; sans oublier, cette bande-son avec des chansons des années 60. Je me souviens de ces voix légèrement chantantes.

J’ai eu comme un coup de foudre, touchée par ce film sensible, délicat, juste, et abordant le sentiment amoureux et la confusion des sentiments comme je ne l’avais encore jamais vue jusque là.

J’aime ces hasards qui font que vous allez découvrir un film inattendu, au gré d’une diffusion télé, d’un DVD égaré ou d’une séance ciné imprévue. Un moment ouvrant finalement vers un nouvel itinéraire cinéphile. Car après ces Roseaux sauvages, j’ai eu envie de découvrir le cinéma de ce cinéaste, André Téchiné, qui m’a mené vers Ma saison préférée, Les Voleurs, Les Témoins, ou plus récemment L’homme qu’on aimait trop et Quand on a 17 ans. Puis « ses » comédiens comme Daniel Auteuil, Stéphane Rideau, Catherine Deneuve, Emmanuelle Béart m’ont mené à leur tour vers d’autres cinéastes.

Aujourd’hui, toujours, je découvre chacun des nouveaux films d’André Téchiné avec un état d’esprit, une attente, particuliers, avec le secret espoir d’être touchée par cette même grâce qui m’avait marquée à l’époque. 17 ans ou presque après ma découverte des Roseaux sauvages, j’ai l’intime conviction que Quand on a 17 ans, le nouveau film d’André Téchiné, aux résonances nombreuses avec Les Roseaux sauvages, saura toucher au cœur d’autres jeunes cinéphiles en herbe. Et pour les autres, peut être comme moi, raviver de premiers émois de cinéma.

Brigitte B. 

La fiche

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LES ROSEAUX SAUVAGES
Réalisé par André Téchiné
Avec Élodie Bouchez, Gaël Morel, Stéphane Rideau…
France – Drame
Sortie en salle : 1er Juin 1994
Durée : 110 min




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