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LES FILMS CULTES DE JEAN ROLLIN | 17 OEUVRES SANGLANTES

Le 21 septembre, l’éditeur LCJ a sorti un coffret Jean Rollin, comportant 17 films de ce metteur-en-scène français disparu il y a près de 10 ans, le 15 décembre 2010. Jean Rollin a souvent été méprisé de son vivant, mais son œuvre a fini par devenir culte pour certains cinéphiles.

Empreinte d’une certaine poésie et tenant à la fois de Jean-Pierre Mocky pour l’aspect fauché des productions et pour la débrouille, de José Bénazéraf pour l’érotisme soft et de Georges Franju pour la noirceur, la filmographie de Jean Rollin est marquée par un amour du film de genre (essentiellement le film d’horreur et plus précisément de vampires, mais aussi le thriller) et une certaine érudition en matière d’occultisme et de littérature fantastique. Dans La Vampire nue, par exemple,  on pense à Judex pour les masques à tête d’animaux. Il s’agit plus certainement d’un hommage que d’une forme de plagiat. Mais les influences ne sont pas à sens unique et on se demande si ce même film n’a pas inspiré visuellement des passages de Litan à Jean-Pierre Mocky.

Les œuvres de Jean Rollin oscillent entre roman populaire, voire feuilleton à la Gaston Leroux (Un auteur qu’il appréciait particulièrement), surréalisme et romantisme. Il se dégage un charme suranné de ces films à l’esthétique très marquée années 70 / années 80. Et ce réalisateur ne dédaignait pas aborder, à travers le fantastique, des thèmes qui allaient devenir préoccupants comme les pesticides, avec Les Raisins de la mort. Mais il est aussi question de séquestration, d’amnésie dans La Nuit des traquées.

Haine des femmes et obscurantisme

A travers ces films, Jean Rollin s’est souvent attaqué à l’obscurantisme, la haine des femmes qu’on cherche à faire passer pour des sorcières ou des goules, comme dans Le Viol du vampire. Il nous parle aussi de l’amour fou et de l’onirisme, comme dans Lèvres de sang, sûrement un de ses meilleurs films, où il est question aussi de la force du souvenir. Les thèmes récurrents de cette œuvre atypique : l’internement, la fuite, la maladie, l’amnésie et toujours l’amour plus fort que la mort.

Il s’agit bien sûr de ce qu’on a appelé parfois le cinéma bis mais ce coffret est une  belle occasion de redécouvrir et de réévaluer ce metteur-en-scène conspué par une certaine critique mais qui avait une véritable originalité et une véritable passion pour le cinéma et dont l’œuvre était assez unique dans le paysage français. Les films de Jean Rollin, aussi désuets qu’ils pouvaient paraître, aussi fauchés et foutraques qu’ils étaient, valaient par la sincérité et la passion de ce réalisateur et constituaient de véritables poèmes cinématographiques. 


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Coffret Jean Rollin

Contenu du coffret : 17 films, des interviews, des bandes annonces




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