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TRALALA

Tralala, la quarantaine, chanteur dans les rues de Paris, croise un soir une jeune femme qui lui adresse un seul message avant de disparaitre : « Surtout ne soyez pas vous-même ». Tralala a t-il rêvé ? Il quitte la capitale et finit par retrouver à Lourdes celle dont il est déjà amoureux. Elle ne se souvient plus de lui. Mais une émouvante sexagénaire croit reconnaître en Tralala son propre fils, Pat, disparu vingt ans avant aux Etats-Unis. Tralala décide d’endosser le « rôle ». Il va se découvrir une nouvelle famille et trouver le génie qu’il n’a jamais eu.

Critique du film

La question était inévitable : quand est-ce que la crise du COVID allait s’inviter dans le cinéma français, et surtout comment ? Une première réponse arrive sur nos écrans, en opposition au grand retour de l’agent 007, pour inaugurer le mois d’octobre : Tralala de Jean-Marie et Arnaud Larrieu. Et bien loin d’un simple artifice, le chemin que va traverser ce héros atypique incarné par Mathieu Amalric amène un parfait remède sur la pandémie que nous traversons encore.

Ici, Matthieu Amalric campe le rôle d’un chanteur parcourant les rues de Paris qui va être chamboulé par l’apparition miraculeuse d’une jeune femme. Intrigué, guidé par son obsession, il va alors partir à sa recherche dans la ville de Lourdes et sera à son tour, perçu comme un miracle par une famille qui le perçoit comme leur enfant présumé mort.

Une atmosphère pesante enveloppe alors le monde parcouru par Tralala. Le port du masque, allant jusqu’à être inclus dans les dialogues, rappelle le climat qui touche le monde entier. Ce faux-retour du fils prodigue amène inévitablement son lot de mensonges et de regrets chez les nombreux personnages que nous rencontrons. Derrière cette quête presque mythique, puisqu’après tout l’histoire se déroule à Lourdes, un retour à la vie s’instaure au fil du film.

Comédie musicale créée par Philippe Katerine, Bertrand Belin (aussi interprète dans le film) ou bien Jeanne Cherhal, Tralala invite par le chant et la danse à pousser ses personnages, à les guider dans leurs accomplissements. La joyeuse bande (Josiane Balasko, Mélanie Thierry, Denis Lavant…) que nous rencontrons va alors trouver un remède à leurs blessures cachées, et une véritable tendresse se crée alors à l’écran. Après l’ambiance grave du départ, on conclut le voyage avec l’enchantement que peuvent provoquer les salles des concerts et la rencontre avec le public.

Si les sérieux tourments de la vie quotidienne persistent, comme en témoigne ce final et ses plans sur un public masqué, la magie de Tralala nous donne l’envie de passer au-dessus de cela et de chanter et danser avec humour et poésie.

Bande-annonce

6 octobre 2021 – D’Arnaud et Jean-Marie Larrieu, avec Mathieu Amalric, Josiane Balasko et Mélanie Thierry.




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