THE KING OF STATEN ISLAND

THE KING OF STATEN ISLAND

Il semblerait que le développement de Scott ait largement été freiné depuis le décès de son père pompier, quand il avait 7 ans. Il en a aujourd’hui 24 et entretient le rêve peu réaliste d’ouvrir un restaurant/salon de tatouage. Alors que sa jeune soeur Claire, raisonnable et bonne élève, part étudier à l’université, Scott vit toujours au crochet de sa mère infirmière, Margie, et passe le plus clair de son temps à fumer de l’herbe, à traîner avec ses potes Oscar, Igor et Richie et à sortir en cachette avec son amie d’enfance Kelsey. Mais quand sa mère commence à fréquenter Ray, un pompier volubile, Scott va voir sa vie chamboulée et ses angoisses exacerbées. L’adolescent attardé qu’il est resté va enfin devoir faire face à ses responsabilités et au deuil de son père.

Critique du film

Ayant perdu son père pompier dans les attentats du World Trade Center en 2001, alors qu’il était âgé de 7 ans, Scott reste un adolescent attardé de 24 ans qui passe ses journées à traîner avec ses potes, un joint à la main. Le jour où sa mère, chez qui il vit toujours, se met à fréquenter un pompier, le jeune homme se retrouve confronté à ses démons et au deuil véritable de son père tragiquement disparu.

Sans être une véritable biographie, The King of Staten Island s’inspire très largement de la vie de Pete Davidson, l’interprète principal. Membre de la célèbre émission de Saturday Night Live, il a défrayé la chronique pour ses appels à l’aide sur les réseaux sociaux suite à sa séparation fracassante avec la pop-star Ariane Grande. Davidson voit ici l’occasion d’incarner une version alternative de lui-même, amputé du versant showbiz de son existence — il projette en fait de lancer son propre concept de restaurant / salon de tatouage —, explorant les zones d’ombre de son vécu.

Si Judd Apatow mise largement sur l’humour désespéré de son protagoniste principal, The King of Staten Island peine à trouver son rythme. Durant 136 minutes, sa comédie semble comporter de trop nombreuses scènes dispensables – qui n’auraient pas du survivre à la salle de montage – car ne faisant pas véritablement avancer une intrigue déjà assez ténue. Il faut dire que les comédies d’Apatow souffrent de ce problème depuis quelques années, Crazy Amy ayant déjà joué la montre avec trop d’insistance pour conquérir pleinement en dépit de l’énergie d’Amy Schumer.

L’autre souci du film semble être que le personnage demeure finalement assez peu fouillé, certainement pour conserver la vibe de légèreté souhaitée par le tandem Apatow/Davidson. Malheureusement, au lieu d’explorer ce jeune adulte dépressif et dans le déni, The king of Staten Island laisse cette impression frustrante de ne jamais véritablement entrer en empathie avec lui. L’excessive durée n’aidant pas, on se fiche finalement progressivement de son devenir.

Incapable de s’emparer de ses éléments sérieux, le nouveau film de Judd Apatow n’a même pas pour lui l’attrait du rire. Passablement barbant et pas vraiment drôle, The king of Staten Island est un laborieux coup d’épée dans l’eau pour l’humoriste devant la caméra comme le réalisateur derrière.

Bande-annonce

22 juillet 2020 – Réalisé par Judd Apatow avec Pete Davidson, Bel Powley, Marisa Tomei




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