BUSHMAN Photo 4 © Malavida

BUSHMAN

En 1968, Martin Luther King est assassiné et la guerre du Biafra entraîne une terrible famine. Gabriel a fui le Nigéria et vit à San Francisco, au contact de la communauté afro-américaine comme des milieux bohèmes blancs. Dans ces États-Unis très agités des sixties, sa vie d’exil est jalonnée de rencontres, d’escapades et d’errances, mais il reste habité de souvenirs et de la nostalgie du village de son enfance. Bientôt, son visa arrive à expiration…

Critique du film

Nous sommes en 1968. Gabriel vient du Nigeria et est un homme de la brousse, d’un village traditionnel. Il en garde une profonde nostalgie et une approche de la vie empreinte de sagesse, de patience et d’empathie. Mais son pays se trouve alors déchiré par une terrible guerre civile et ravagé par la misère et la famine. En arrivant à San Francisco, il découvre les milieux afro-américains et blanc, les conflits liés à une époque troublée et va enchaîner les rencontres.

Gabriel peut sembler candide aux yeux des autres, il est en fait très intelligent et plein d’humour, n’hésitant pas à se jouer des préjugés qu’ont sur lui les gens même bien intentionnés, ou du moins croyant l’être. Que ce soit un hippie qui le conduit et qui fait preuve d’une grande condescendance, sans forcément en être conscient. Ou cette femme qui, une fois qu’elle a eu des rapports sexuels avec Gabriel, change totalement d’attitude envers lui. 

Film hybride, sorte de docu-fiction, Bushman constitue à la fois un témoignage sur une époque, une réflexion sur des thèmes aussi forts que les préjugés raciaux ou la lutte pour les droits civiques, mais aussi un formidable divertissement par son humour, sa finesse et une forme de décontraction, celle de son personnage principal, dont le courage face à l’adversité et la philosophie de vie séduisent tout de suite. 

On éprouve devant ce long-métrage inédit de 1971 beaucoup de plaisir à découvrir une œuvre très originale, fine et intelligente. On a ici affaire à ce type de film capable d’aborder des problèmes graves et d’effleurer des vérités douloureuses, sans plomber l’ambiance, mais avec une forme de légèreté élégante qui n’a rien de superficiel. Le réalisme des situations et des comportements humains que décrit David Schickele se mêle à une forme de poésie et de beauté qui donnent un résultat étrangement apaisant, malgré la dureté de certains constats.   

 


Lauréat en 1971 du prix du Meilleur Premier Film au Festival de Chicago, Bushman sort en salle le 24 avril, dans une superbe restauration 4K et distribué par Malavida Films




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