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LE MIRACLE DU SAINT INCONNU

Synopsis : Au beau milieu du désert, Amine court. Sa fortune à la main, la police aux trousses, il enterre son butin dans une tombe bricolée à la va-vite. À sa sortie de prison, l’aride colline est devenue un lieu de culte où les pèlerins se pressent pour adorer celui qui y serait enterré : le Saint Inconnu. Obligé de s’installer au village, Amine va devoir composer avec les habitants sans perdre de vue sa mission première : récupérer son argent.

Critique du film

Si certains premiers films pêchent dans leurs intentions et ratent tout ce qu’ils entreprennent, l’impression laissée par le film d’Alaa Eddine Aljem est tout autre. Son dispositif de mise en scène, qui suit le destin de plusieurs personnages autour d’un événement initial très simple, l’enterrement d’un butin par un délinquant, touche sa cible presque à chaque tentative.

Cette histoire semblait une simple intrigue de braquage, autour de l’enjeu simple de récupérer un magot enseveli, et pourtant elle se développe en sous-intrigues passionnantes et remarquablement façonnées. Cela se ressent dans l’écriture même du film qui a tout du western dans sa dramaturgie – allant jusqu’à recréer les scènes de barbier propres aux longs-métrages de Sergio Leone – mais qui sait aussi se montrer plus personnel dans des récits familiaux touchants, comme ce père qui se laisse mourir faute de pluie pour irriguer les terres desséchées du désert…

Le miracle du Saint Inconnu a la subtilité d’être économe dans ses mots et ses effets, notamment au niveau des symboles qu’il déploie. Ce butin enterré devient la source à laquelle s’abreuvent les villageois installés vers ce mausolée construit autour de ce qu’ils croient être la dépouille d’un Saint. Tous ces mouvements créés par un pauvre fait divers révèlent des trésors de beauté et de poésie jusqu’à un final qui consacre la légèreté qui ne quitte jamais les personnages, quelque soit la gravité des scènes. Un film hybride et attachant, qui touche juste et en plein cœur à de nombreuses reprises.



Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2019



Bande-annonce

1er janvier 2020 – Réalisé par Alaa Eddine Aljem




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