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THE DOOR

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Ratage

Maria n’arrive pas à surmonter son deuil. Cette mère de famille qui a perdu son ainé dans un accident de voiture, s’adonne à un rite indien pour communiquer une ultime fois avec l’esprit de son enfant. Seule règle : ne pas ouvrir la porte séparant le monde des vivants de celui des morts. Evidemment, Maria ne peut s’empêcher d’enfreindre la consigne et libère des âmes peu bienveillantes venues de l’au-delà. L’esprit de son fiston retrouve le chemin de la maison et c’est là que les galères commencent. 

Don’t hold the door.

L’an passé, Alexandre Aja produisait Pyramide, un found footage soporifique qui s’est ensablé au box-office. Il n’a depuis pas trouvé la pierre de Rosette susceptible de lui fournir la formule miracle d’un bon film. Car, s’il est un réalisateur de talent, on ne peut pas dire la même chose de son flair de producteur. En témoigne ce The Door ni fait ni à faire qui pioche ses idées dans plusieurs films d’horreur de ces dix dernières années et échoue à dissiper l’ennui qu’il procure

Tout, dans ce film de Johannes Roberts, n’est qu’un enchaînement de jump scares et de scènes de cauchemars qui tombent à chaque fois à l’eau, faute d’une mise en scène correcte. Aucune tension, jamais un sursaut, la succession d’effets vus et revus (un monstre à la démarche saccadée type The Ring, des visages qui se déforment soudainement…) n’est qu’une accumulation de poncifs. Il ne suffit pas de délocaliser l’intrigue en Inde pour sauver la mise côté originalité. Le choix de ce pays est anecdotique, à peine « exotique », et surtout un prétexte à nimber l’action dans un folklore local avec des rites funéraires bien particuliers. 

Sarah Wayne Callies dans le rôle principal parachève le ratage. Déjà mauvaise dans Prison Break et la très surestimée série The Walking Dead, l’actrice réussit l’exploit d’être encore plus irritante dans The Door. Maria pleure, se roule au sol, ouvre grand les yeux lorsqu’un démon surgit, reste figée lorsqu’elle est attaquée… Le Sarah Wayne Callies show qui exaspère rapidement et empêche de ressentir une once d’empathie pour cette mère de famille victime d’esprit frappeurs. 

Les bons points de The Door ? Des premières minutes sympathiques, notamment l’accident et son côté tragique, montrant Maria incapable de sauver son fils et condamnée à voir celui-ci se noyer. Il faut aussi évoquer cette scène que l’on a pu visionner via l’Oculus Rift. Totalement immersif, le dispositif de « réalité virtuelle » nous place au centre d’un moment clé du film à travers les yeux de Maria. Pour une fois, les jump scares produisent vraiment leur petit effet et nous prennent au dépourvu : on se surprend à tourner sur soi-même pour vérifier que le danger n’arrive pas de tous les côtés. À la fin de l’expérience, un constat parlant : on a les mains moites. Malheureusement, la scène en question ne pourra pas être vue par tous, puisque la démonstration avec l’Oculus Rift a été réservée uniquement à certains chanceux. Les balbutiements d’une réalité virtuelle qui offrira sans doute, dans le futur, des films entiers utilisant cette technologie. Mais qui ne sauveront jamais un mauvais film de la médiocrité. L’exploit technique a ses limites. 

La fiche

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THE DOOR
Réalisé par Johannes Roberts
Avec Sarah Wayne Callies, Jeremy Sisto…
Etats-Unis – Horreur
Sortie : 1er Juin 2016
Durée : 96 min




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